La violence des mots fait partie de notre monde. Elle s'incruste au bahut. Où se forgent nos langages assassins ? Cette barbarie verbale du quotidien qui conduit certains -et pas les plus fragiles, au contraire- au passage à l'acte. (p.18)
Ce projet de loi sur l'immigration du nain de jardin est fondé sur l'inhospitalité et le rejet de l'autre. Le monde actuel pousse les migrants à perdre leur culture au prix d'une désintégration. Nous, les émigrés, sommes inquiets, paranos. L'angoisse monte même chez les étrangers qui ne sont pas concernés par ce texte, parce qu'ils ont déjà des papiers, un travail, un logement. Toutes les positions se radicalisent. Comme on se sent menacé dans notre identité, on se recroqueville. Personne en peut s'intégrer dans une société inhospitalière. (p.42)
Tu finis même par accepter ta nouvelle réalité. Des contacts positifs s'établissent avec nous, alors que nous sommes si différents. Oui, tout nous sépare. Mais nous traversons ensemble un putain de drame extraordinaire. Tu n'as plus que le Gang des Barbares pour t'identifier comme être humain. (p.38/39)