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Critique de florigny


Guy et Leonora se sont juré un amour éternel au temps de leur adolescence. Pour éblouir sa belle, Guy est devenu un homme riche tandis que Leonora, sans renier son premier amant, a tracé sa route, découvert la vie ainsi que d'autres hommes, parmi lesquels William, qu'elle va épouser. Mais en dépit des 9 années écoulées.... Guy fait une fixette sur son ex, psychiatriquement étiquetée psychose, délire passionnel, érotomanie avec au programme toutes les nuances de cette maladie grave dite de l'amoureux imaginaire, allant des harcèlements variés à la jalousie revendicatrice en passant par des intrusions en tous genres.



Le roman se déroule à huis-clos dans le crâne de Guy, ce qui en fait tout l'intérêt. Experte dans l'analyse des comportements déviants, Ruth Rendell  propose un voyage dans les méandres du cerveau de son héros. Toutes ses réflexions, tous ses gestes sont scrutés du point de vue de sa propre logique délirante, ce qui teinte le récit d'un féroce humour noir et d'une effrayante authenticité. Page après page, la conviction de Guy d'être aimé ne faiblit pas. Si Leonora le repousse, c'est que ses parents la montent contre lui, si elle ne répond pas au téléphone, c'est qu'elle redoute de lui avouer son amour. Guy s'affiche comme un homme incompris, persécuté, alors qu'il peut offrir à l'objet de sa monomanie tout ce qu'elle pourrait désirer. Chaque réaction de rejet de Leonora est interprétée par Guy comme une preuve supplémentaire de son amour pour lui.



Dans Fausse route, il n'y a pas d'enquête, ni de flics, ni de cervelle sur les murs, juste une montée en puissance de l'anxiété de Guy à l'approche du mariage de Leonora sur laquelle plane une menace. Laquelle ? Fausse route égale en précision, en qualité et en intensité Délire d'amour de Ian McEwan, autre grand roman sur la thématique littéraire peu fréquente de l'érotomanie en général et du délire de Clérambault en particulier.
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