AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PGilly


Ce fascicule de 42 pages ne pouvait qu'attirer le sempiternel critique de soi-même, d'autrui et de la société.
Il m'a plu et déplu.
Le déplaisir d'abord, à lire un texte serré, déroulé en termes savants, accordant une trop large place à la définition de l'identité, une de ces notions emblématiques frappées de détournement intellectuel, au même titre que l'autonomie, l'universalité ou la déconstruction. Cette dernière, chère à Jacques Derrida, recueille les faveurs de la philosophe, dans un long plaidoyer final, soulignant la confusion entretenue autour des termes « critique » et/ou déconstruction. Ce long développement sur le corps de l'identité permet de dézinguer Zemmour, la droite républicaine et même un ex ministre de l'éducation nationale de Macron. Cette effusion identitaire sera donc pardonnée à l'auteure engagée.
Et donc, le plaisir l'emporte, à suivre un angle d'attaque, instituant la critique en réplique à une logique binaire et en effort de clarification à une époque où Internet et les réseaux sociaux « renforcent les croyances spontanées, les attentes, les désirs et les peurs des individus.» L'infodémie à l'ère du covid aurait pu être l'objet d'un exercice grandeur nature de discernement ; nous avons raté l'occasion, adoubant la rationalité scientifique ou accréditant les idées folles.
Myriam Revault d'Allonnes cite Ricoeur, les Lumières, Kant, Foucault, Habermas… Elle invite également à penser par nous-mêmes, avec rigueur, confrontation d'idées et pluralité. La critique, c'est aussi un travail sur soi qui facilite la rencontre de l'altérité, de la différence de l'autre, qu'il soit noir, homosexuel ou de sexe différent. La critique implique une remise en cause permanente de ce que nous pensons, de ce que nous faisons, de ce qui nous est assené au titre de vérité intangible. Rien n'est jamais définitif, noir ou blanc.
Pour moi, la critique valide la nuance et le discernement, deux termes absents au crépuscule de la critique. le crépuscule, moment que je préfère, en fin de journée, lumière déclinante et au petit matin, lueur diffuse, prélude au lever du jour, heure à laquelle je vous ai écrit.


Commenter  J’apprécie          102



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}