Déconstruire signifie défaire les préjugés, les valeurs, les représentations qui sont au fondement d'un certain nombre de pratiques (racistes, sexistes, patriarcales, etc...) et des "cultures" qui leur sont historiquement associées.
Le sens de ce qui convient à tous - ce que nous pouvons appeler la part du citoyen - est présent en chacun parce que le citoyen n'est pas un expert. Il n'a pas besoin d'être un expert pour prendre part à la délibération commune et exercer sa capacité de jugement politique.
On aurait tort de penser qu'il ne s'agit là que de confusions ou d'erreurs intellectuelles, voire d'instrumentalisations idéologiques. La prégnance de ces thèmes, la façon dont ils en sont venus à investir et même à saturer l'espace public révèle qu'ils affectent aussi (et surtout) une faculté de juger commune à tous et indissociable de l'existence démocratique
La critique - il s'agit alors du substantif - est aussi l'activité qui met à l'épreuve une réalité ou une idée : elle se soumet à une certain nombre de critères afin d'établir sa validité et ses limites. C'est une entreprise de clarification.
L'attitude critique requiert des conditions : la rigueur de l'information, la possibilité effective du débat, la confrontation d'opinions divergentes, le souci de la pluralité. Ces conditions permettent de construire un socle de valeurs partagées.
Les hommes sont mineurs parce qu’ils n’ont pas le courage de se conduire eux-mêmes sans avoir recours à la direction d’autrui : d’où ce mot d’ordre qui est la devise des Lumières : sapere aude, « Aie le courage, aie l’audace de savoir ».