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Critique de Heval


"Les mirages du Président philosophe". D'où vient ce titre qu'on lui attribue? Il suffit donc de citer Paul Ricoeur et d'avoir un peu étudié la philosophie pour y prétendre? Ne serait-ce pas plutôt une propagande médiatique qui veut donner à l'homme une profondeur et une contenance qu'il n'a pas? Je ne suis donc pas d'accord avec le bandeau qui établit, même pour des raisons commerciales, une égalité entre l'auteure et le Président de la République, tous deux présentés comme philosophes. le but est, bien sûre, de confronter le travail de l'une au vide abyssal de l'autre mais tout de même; présenter Macron comme philosophe est un manquement intellectuel qui ne se pardonne pas. Y'a-t-il une ironie que je n'ai pas su percevoir?

Ici, l'auteure remonte gentillement les bretelles de notre Président dont toute la politique néolibérale consiste à vider de leurs sens des concepts philosophiques et politiques pour les appauvrir, les malmener et les tordre dans l'objectif de servir une idéologie qui ne donne à l'être humain qu'une vision bien terne de la vie sur terre: chacun doit être le plus efficace et le plus performant pour nourrir la productivité donc la croissance, gagner sa vie pour la dépenser à consommer.

Dans la "pensée" néolibérale, l'Etat, gestionnaire, se désengage pour se mettre uniquement au service d'une économie. Il se déploie simplement pour faire du citoyen un outils, une main d'oeuvre corvéable, au service d'une croissance que l'on espère à deux chiffres. L'Homme y est un être rationnel, calculateur et individualiste qui doit construire son parcours en pensant toujours en coûts et risques. Il est premier de cordée quand il réussit, "rien" quand il "échoue" et l'échec est bien sûre de sa faute. Il n'a qu'à traverser le trottoir pour trouver un travail afin de se payer un costard et une rollex avant ses 50 ans.

Dans la pensée néolibérale, l'utilité donne LE sens. Ce qui n'est guère utile au productivisme est tout simplement dénuée d'intérêt. Voilà ce que rappelle cet essai qui franchement n'apporte rien de nouveau au débat. La critique est abordée philosophiquement mais peu importe le bout par lequel on prend le néolibéralisme la conclusion est la même.
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