Il y aura encore les bouffées d'angoisse, d'agoraphobie, les vertiges et les bouffées de chaleur, au gré des époques. Invisibles sur les radios et les photos de vacances, impalpables, invérifiables ; omniprésents.
La moindre parole de Cécile déclenche l'absence de Catherine. Lui parler revient à l'éloigner, la statufier, la perdre. Cécile s'adressant à Catherine est aussitôt gommée en pleine phrase, bouche ouverte.
Elle encaisse le même constat à chacune de leurs entrevues : Catherine ne lui parle pas, ne lui répond pas, pas réellement. C'est une façon de la réduire à son tour en une chose muette, invisible, inaudible. Un rien, une pincée de poudre, à peine, à laisser s'éparpiller dans la couture d'une poche.
Ce n'est pas tout à fait de la modestie, plutôt une interdiction de savourer quoi que ce soit, même sa petite part de mérite.
Ce qui n'apparaît pas sur les photos, ce sont ces choses vues et entendues chaque jour, qui n'impriment aucune pellicule mais pénètrent le fond de l'âme et s'y déposent, la tapissent.