Penser et panser à partir de l’expérience et du corps, puisque ce dernier – construit historiquement et politiquement – fait partie de l’équation et ne saurait être laissé de coté. C’est aussi cela le féminisme noir : un ancrage radical dans la réalité
Pas de bouleversement politique majeur sans philosophie. [Nadia Yala Kisukidi] (27)
Dans les brèches et les fissures que ce problème dessine, un espace s’ouvre pour de nombreux territoires, sujets, et objets longtemps méprisés et déconsidérés
La question des identités n’a de sens que si elle est reconfigurée à l’intérieur d’un désir, d’un projet, intime et collectif », des nominations exprimant « de multiples désirs politiques
nous sommes des personnes humaines, et nous ne sommes pas là pour répondre à toutes les demandes. Nous n’avons pas à porter le poids du monde sur nos épaules
Il excède la question des identités, comprises ici comme ce qui dresse une barrière infranchissable entre soi et les autres, mais aussi celle d’indicateurs archaïques comme la peau, le phénotype, l’épiderme
Penser politiquement le genre et la race, les sexismes, les racismes, ce n’est pas seulement penser des questions de représentations, qualifiées à tort de narcissiques, c’est surtout penser à une économie politique, au travail, aux problèmes de distribution inégalitaire des droits et de redistribution et de justice sociale
Construire des lieux qui n’entravent pas les chemins de la création apparaît vital dans un contexte mondial où les gestes de création sont transformés en produits prosaïques, immédiatement consommables, devant satisfaire les normes et les standards de l’économie mondiale. Comment résister à cet ordre du monde qui broie, pour qu’il ne ruine ni nos désirs ni nos imaginaires ?
Nous sortons de la place de celui ou celle qui est pensé·e, la place de l’Autre, pour prendre la place du sujet qui pense elle·lui aussi le monde
Il nous faut réfléchir à ce rapprochement, travailler davantage ensemble car même si des murs nous séparent, nous pouvons construire des ponts capables de créer des puissances et des productions, et peut-être même des lieux d’appartenance – mais des lieux d’appartenance pour toutes