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Critique de chartel


Si le narrateur de "La Recherche du temps perdu" avait une observation à faire sur un autre narrateur, celui des "Oeuvres de miséricorde" de Mathieu Riboulet, il dirait de lui qu'il ne manque pas d'esprit créateur. En effet, cet esprit nécessite d'aller loin dans la souffrance, et c'est ce qu'il fait effroyablement.
Le point de départ de ce livre qui tient à la fois de l'essai philosophique et de la fiction est une mise en contradiction des sept oeuvres de miséricorde de l'Eglise chrétienne : nourrir celui qui a faim, donner à boire à celui qui a soif, vêtir celui qui est nu, etc., face aux atrocités de l'histoire de l'humanité. Car, contrairement à la pensée rousseauiste de la bienveillance naturelle, l'homme y est ici présenté, ce que je partage totalement, comme chargé originellement d'une haine sauvage et malveillante que l'éducation et les apprentissages seront censés contrôler pour rendre possible une vie sociale pacifiée. le narrateur va alors, à son humble niveau, tenter de réconcilier sa propre histoire personnelle construite autour des guerres franco-allemandes puis des rapports de domination métropole/colonies, pays riches/pays pauvres, hétéros/homos, avec ces préceptes miséricordieux.
C'est une plongée dans l'histoire, dans les idées, dans l'art : pictural, musical ou cinématographique, c'est à la fois beau, tendre et effroyable. C'est vivant.
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