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Critique de svecs


Pour remettre dans le contexte, j'avais acheté à l'époque la première mouture de Urban, lorsque la série s'appelait encore Urban Games. A l'époque, Luc Brunschwig apparaissait comme un des meilleurs scénaristes de la nouvelle génération franco-belge, poussé par les succès (plus critique que public) du pouvoir des innocents et de l'esprit de Warren. Ce premier tome détonnait et promettait: au fil des 80 planches, on voyait se déployer un univers qui promettait quelques jolies choses, et l'album se finissait sur un cliffhanger qui donnait un gros air de revenez-y. Puis, plus rien. le dessinateur, dont c'était le premier album, en était sorti lessivé physiquement, mentalement et financièrement. Il quitta le monde de la bande dessinée et le série s'arrêta là. Luc Brunschwig promettait vouloir continuer, mais sans doute troublé par le sort du dessinateur et d'autres priorités, la série est restée longtemps en sommeil, jusqu'à ce qu'elle soit rébootée chez Futuropolis. Reprise de zéro avec un nouveau dessinateur. Et dès la sortie, Luc Brunschwig a poussé un cri d'alarme sur le forum d'en face, effrayé par le chiffre extrêmement bas de mise en place (de mémoire, 5000 pour un tirage entre 12.000 et 15.000 exemplaires). de fil en aiguille, la série devint une sorte de fétiche pour BDGest et elle a pû profiter d'un bouche-à-oreille flatteur et du soutien de quelques libraires qui lui ont permis de bien se défendre et de pouvoir continuer.
Depuis, le sujet "Urban" sur BDGest est très occupé par le dessinateur et par une horde de fans qui s'enthousiasment à chaque occasion. Il y a sans doute un effet d'exagération pour "remercier" le dessinateur de sa (sympathique) présence. Mais au final, à voir les avis sur la série, on pourrait croire qu'il s'agit d'un des plus grands chef d'oeuvres de la bande dessinée depuis les peintures rupestres de Lascaux.
Mouais, c'est une des rares séries que je suis, d'un côté parce que, dans le genre, elle n'est pas mal foutue, mais aussi pour essayer de comprendre le pourquoi de cet engouement.
Au dessin, Roberto Ricci réalise un beau travail, tout-à-fait dans le style ce qu'on attend pour ce genre de récit. Mais en plus, il s'applique à multiplier les détails et références dans ses planches. Cela donne un aspect ludique assez amusant de partir à la chasse aux oeufs dans les planches.
Le scénario de Brunschwig, quant à lui, repose sur le principe d'un parc d'attraction géant, genre de Disneyworld hypertrophié, qui sert de défouloir/récompense pour une humanité exploitée. Chacun rêve d'y aller, de profiter des plaisirs que promet Monplaisir à tous, quel que soit son âge où ses envies. Sauf que derrière la façade, la réalité est toute autre. Trajectoires brisées, ambiance thriller hi-tech et crimes pervers sont au menu. Rien de fondamentalement neuf. Sans spoiler, on retrouve des schémas narratifs ultra-connus, mais pas mal traités. En fait, Urban rappelle les bonne séries du label série B de Delcourt. Elle en paraît un peu déplacée dans le catalogue futuropolis et un peu datée. Ni un chef d'oeuvre, ni un navet. Une série pas mal balancée, pour qui aime ça. Je ne suis qu'à moitié client, mais je ne désespère pas de comprendre les raisons de l'enthousiasme des fans.
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