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Critique de manonbrsn


Pour un Lecteur ayant connu le deuil, le Violon d'Anne Rice est un chagrin, une douleur, une tristesse, une perte au ralenti sur le Requiem de Mozart. Les mots de l'autrice ont le goût de la terre du cimetière, l'odeur des fleurs brûlées et la douceur cinglante des larmes salées.

Le récit emmène le Lecteur à la rencontre de Triana, femme d'une cinquantaine d'années, qui vient de perdre son mari. La manière dont l'autrice rend compte du deuil est tragiquement splendide et d'une justesse extraordinaire. En effet, Anne Rice nous livre un hurlement poignant et déchirant sublimé par la poésie des mots et l'abrupte nudité des émotions. Les pensées surviennent sans avoir été conviées tandis que les souvenirs ressurgissent au détour d'un simple mot ou d'un objet quelconque. Tout semble confus et merveilleusement irréel.

En réalité, l'autrice nous livre une délicieuse et bouleversante complainte funèbre sur le choc causé par la disparition d'un être cher. Ainsi, la brutalité du deuil d'un réalisme cruellement authentique, prend le pas sur les éléments fantastiques du récit. Aussi, l'histoire entre Triana et Stefan – ce soit disant démon qui semble se nourrir de la souffrance des autres – m'a paru presque secondaire tant l'exactitude du deuil conté m'a littéralement happée et transportée.

Le Violon est, selon moi, une sombre et douloureuse litanie qui ne peut prendre sens que dans le coeur d'un Lecteur endeuillé, hanté par les souvenirs de ses disparus et qui oscille entre le déni, la colère, la tristesse et l'acceptation. Mais je pense que ce conte s'adresse aussi aux amoureux.ses de la Mort ; à sa beauté, à sa mélopée ensorcelante, à sa sanglante et violente essence.
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