Citations sur Les chroniques des vampires, tome 4 : Le voleur de co.. (20)
D’ailleurs, la vengeance ne m’intéressait pas vraiment. La vengeance intéresse ceux qui à un moment ou à un autre sont vaincus. Je ne le suis pas, me dis-je. Non, pas vaincu. Et la victoire est bien plus intéressante à envisager que la vengeance.
Lestat à propos de Louis :
Il avait pleuré ma disparition, je veux bien lui rendre cette justice. Mais il a un tel talent pour jouer les éplorés ! Il porte le chagrin comme d'autres portent du velours ; la tristesse lui va au teint comme la lumière des chandelles ; les larmes lui siéent comme des bijoux.
J'essayai de penser au siècle suivant en me demandant quelles formes il allait nous amener et comment il allait mêler laideur et beauté avec une violence nouvelle, comme le fait chaque siècle. J'examinais les pylônes des autoroutes, gracieux arcs d'acier et de béton qui s'élèvent vers le ciel, lisses comme des sculptures, simples et monstrueux, comme des brins d'herbe incolores qui se courbent doucement.
Quand elle me tendit un grand verre de jus d'orange, je le bus avec avidité. Hmmm. C'était là quelque chose qui avait du goût, épais comme le sang, mais plein de douceur et qui ressemblait étrangement à la lumière dévorante.
"Quand je rouvris les yeux, il faisait jour.
Je me redressai tout droit en regardant devant moi. Pas d'erreur possible. Le soleil était haut dans le ciel et déversait un flot de lumière par les fenêtres et sur le parquet vernis.J'entendais dehors la rumeur de la circulation.
"my god" murmurais-je en anglais, car mon Dieu ne signifie pas tout simplement la même chose. "My God, my God, my God."
Je me rallongeais par terre, le coeur battant et trop abasourdi sur le moment pour avoir une pensée ou une attitude cohérente ou pour décider si c'était de la rage que j'éprouvais ou une craint aveugle.Puis lentement je levais mon poignet pour pouvoir regarder ma montre. Onze heures quarante-sept du matin. "
Ne l'oubliez pas, les débuts sont toujours pénibles et la plupart ont un côté artificiel. C'était une époque de rêves et une époque de cauchemars... vraiment ? Quand donc ? Et toutes les familles heureuses ne se ressemblent pas ; même Tolstoï a dû comprendre cela. Je ne peux pas m'en tirer avec un "Au commencement ", ou bien " A midi, on m'a jeté à bas du chariot de foin ", sinon je le ferais. Je me débrouille en général avec ce que je peux, croyez-moi. Et, comme l'a dit Nabokov par la voix de Humbert Humbert, "On peut toujours compter sur un meurtrier pour avoir un style fleuri". Est-ce que ça ne pourrait pas vouloir dire "expérimental " ? Je sais déjà que ma prose est sensuelle, chargée, luxuriante, moite... nombre de critiques me l'ont dit.
Je vais vous dire ce que fut le Big Bang, Lestat. C'est ce qui se passa quand les cellules de Dieu commencèrent à se diviser.
La nuit m'attendait comme toujours. Et ma soif, ne pouvait plus attendre. Je restai un moment, la tête renversée en arrière, les yeux clos et la bouche ouverte, à sentir ma soif avec une envie de rugir comme un fauve affamé. Oui, encore du sang quand il n'y a rien d'autre. Quand le monde malgré toute sa beauté semble vide, impitoyable, et que je suis moi-même désemparé. Rendez- moi ma vielle amie, la mort, et le sang qui coule à flot avec elle. Lestat le vampire est ici, il a soif, et cette nuit entre toutes les nuits, on ne refusera pas d'accéder à sa demande.
Ici Lestat le Vampire. J’ai une histoire à vous raconter. Une histoire qui m’est arrivée.
Cela débute à Miami, en l’an 1990, et c’est vraiment par là que j’ai envie de commencer. Mais il est important que je vous parle des rêves que je faisais avant cette époque, car eux aussi font partie de ce récit. Je parle ici de rêves où figure un enfant vampire au visage d’ange et à l’esprit de femme, d’un rêve aussi concernant mon ami mortel David Talbot.
Vers la fin des années 1980, je n’étais plus du tout le jeune et élégant vampire que j’avais été jadis, si attaché à sa classique cape noire et à sa dentelle de Bruges, le vrai gentleman, avec sa canne et ses gants blancs, qui dansait sous les réverbères à gaz.