Je m'enlisais dans un livre que je n'arrivais pas à écrire, dans des amours que je ne parvenais pas à vivre.
Chaque lieu porte une âme qui parfois se surprend à ressembler à la nôtre.
Avoir recours au désert juste après un drame est le chemin le plus court vers les larmes.
Je suis partie en voyage pour trouver une terre ou un regard qui justifient d'être en vie.
Le vagabond se contente de rayonner. Ses actions ne sont pas rentables, elles visent la grâce. Il vit pour la beauté du geste.
Ce n'est pas la tempête que l'on aime, mais le bateau qui en revient.
La forêt n'a pas de morale. Ce qui advient est forcément juste puisqu'il s'agit du cycle de la vie.
Sans partir, le véritable vagabond nous emmène en voyage par sa seule présence. Son intensité nous possède. Je les cherche sans cesse, ces êtres solaires qui sont à eux seuls une destination.
Les vagabonds ne se contentent pas de voir le monde, ils le pénètrent. Leur regard est fertile car ils perçoivent la double vie qui sommeille en chaque chose. Ils saisissent l'universel dans le moindre détail. Où qu'ils se trouvent, ils sont en voyage. Chaque lumière est une découverte, une prière ou un poème.
La nature porte en elle tous ces ailleurs qui nous hantent. Le bout du monde est dans un jardin.