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Critique de YvonS


YvonS
26 février 2021
Admiratif, perplexe, fasciné puis séduit...
C'est toujours un plaisir d'avoir en main un de ces petits volumes de Malo Quirvane, la qualité d'édition,  d'impression,  de composition même, celle du papier... On sent le soin du détail. Et comme ce n'est pas mon premier, que je connais la thématique de la collection XVIIe, je suis allé immédiatement sur le Web à la recherche de l'oeuvre dont Benoît Richter s'est inspiré. Qui lui a servi de point de départ, plutôt, devrais-je dire. Vous allez comprendre...
Quand vous le voyez,  vous vous dites : on va avoir droit à une pastorale, une courte nouvelle historique et violente. Que nenni ! (Oui, j'aime bien cette formule un peu vieillotte 😊)
D'abord, un étonnant prologue à la langue soutenue et poétique, scandée, répétitive. Un "nous" collectif et féminin. Des femmes. Qui? Combien ?  On ne saura pas. Une errance, un voyage, un naufrage peut-être. Des souffrances,  des privations. Je pense esclavage, rapt, captivité. 
Et puis le texte, le récit. de voyage. Je me souviens des récits des voyageurs du XVIIe et XVIIIe siècle, de leurs étonnements,  de leurs Orients, de leurs Italies... Mais toujours ce groupe de femmes anonymes. Une ville, un marché,  une scène onirique. Un rêve éveillé ?  Une hallucination collective? 
Et puis, on n'est pas à l'époque que j'imaginais. D'ailleurs où est-on? le vocabulaire,  les descriptions vagues, le mélange de lieux introuvables, de noms aux origines mêlées... L'Indonésie ?  Ailleurs? Une ville imaginaire...
Intrusion du fantastique, parabole prophétique, utopie... Il vous faudra lire  (APRÈS !!!) les références données par l'auteur. Fasciné par la beauté du texte et l'atmosphère étrange qui s'en dégage, j'étais très loin d'une pastorale. Les détails du tableau qui ont fait décoller Benoît Richter ne sont pas évidents si l'on regarde un peu trop vite. Et puis séduit,  j'ai relu le livre immédiatement. J'ai été repris par cette ambiance étrange. Je me suis laissé porter. Je ne m'en lasse pas. 
La question qui se pose dans les deux dernières pages est quasi philosophique,  mais ce n'est pas elle qui m'importe. J'aime, c'est tout. 
Vos références, vos images ne seront ni les miennes ni celles de Benoît Richter. Mais Simbad, Escher,  le roi Zibeline, Calvino, Peter Stamm.... en voici quelques unes, et tous voyagent. Loin. Au gré des mots et des espaces. Et vous? 😉 où irez-vous?
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