Un Safari Arctique
Jørn Riel
25 02 2021 05 03 2021
Le bruant des neiges
Anton, étudiant danois, par au Groenland chasser, embauché dans une compagnie. Il partage une cabane d'abord avec Valfred puis change d'endroit et s'installe avec Herbert. La vie est monotone. Arrivé à l'hiver de la troisième année il sombre dans la mélancolie, à la limite de la folie. Il a la nostalgie de son pays et veux rentrer. Mais un déclic se produit, un jour de printemps. Et soudain il voit les montagnes comme une protection et non plus comme une menace.
Il vient de passer le cap. Il reste.
On se reconstruit cet univers blanc, froid, hostile. Des images de films de trappeur reviennent. Sauf que là, le quotidien n'est pas idyllique, la vie est triste, le vase clos oppressant. Dans cette nouvelle on suit l'évolution mentale de ce jeune aventurier et comment il est apprivoisé par le lieu. On se met à sa place, arriverais-je à vivre comme ça ?
La balle perdue
Siverts arrive en traîneau à sa cabane. Là un ours blanc l'attend. le monstre lui saute dessus, les chiens encore attachés ne peuvent aider le chasseur. Il arrive à s'extirper des griffes de la bête et à se réfugier in extremis dans la cabane. Il reprend des forces, de la chaleur. Mais l'ours s'installe. le trappeur sort et plante un tisonnier brûlant dans l'animal puis sprint vers le traîneau pour récupérer son fusil. Regagne son refuge en oubliant de libérer les chiens. Il est sous l'emprise de la colère et arrive à impressionner le colosse qui voit dans le fusil un autre tisonnier dangereux. L'homme referme la porte. L'ours s'installe sur le toit. Et c'est par un grand hasard, alors qu'il utilise la crosse du fusil pour casser un morceau de charbon, que le coup part vers le plafond, tuant la bête.
Lu les 20 pages d'un trait, comme une seule phrase, tellement le récit est haletant. Avec cette pointe d'humour de part l'étourderie du gars et sa chance incroyable
Un petit détour...
Hansen et Valfred partent chasser le phoque. Ils campent au bord d'un fjord. Et sortent sur l'eau dans leur petite embarcation à moteur pour tuer les phoques. Mais soudain ils voient un bloc énorme d'un glacier se détacher et créer un raz de marée. L'embarcation se retrouve projetée au sommet d'un iceberg, elle est très abîmée mais eux sont sains et sauf. Ils survivent pendant un mois en dérivant et en chassant le phoque. Mais un jour ils croisent un bateau, et arrivent à attirer leur attention en tirant des coups de fusil. Voilà, ils sont sauvés.
Situation burlesque, encore une fois. Avec deux personnages aussi bien maladroits, bourrus, courageux et doués.
Ce qu'il advint d'Emma par la suite
Il s'agit donc d'Emma, une fille que les chasseurs se refilent, enfin se vendent. En moyenne elle accompagne et partage la vie d'un gars chaque mois. Ce jour là c'est Siverts qui lègue la fille à Fjordur pour une paire de botte, un livre de compte inutilisé et un jeu de carte. Mais quand l'acquéreur voulut récupérer son bien, il n'y en avait pas. Alors furieux il attela son traineau et parti à la recherche d'Emma. Il alla de cabane en cabane, parcourant des kilomètres évidemment sans la trouver. A chaque étape il embarque dans son sillage un peu plus de monde ce qui forme finalement un grand cortège. Arrivés au village natal d'Emma Fjordur cherche Mads Madsen qui a été le premier à fréquenter Emma, pensant qu'il sait où elle se cache. Tous les chasseurs rigolent de Fjordur. Tous ces gars qui ont partagé un peu de leur vie avec elle. Tous en sachant qui elle est vraiment. Ou plutôt qui elle n'est pas. Car Emma est fille sans chair, sans corps, juste une présence. Une compagne virtuelle. Mais ça Fjordur, le bourru, ne l'a pas compris.
Drôle d'imaginer ces chasseurs, rustres, crasseux, barbus, se revendre, ou plutôt troquer, une fille pour qu'ils puissent vivent de beaux sentiments. Encore une fois, histoire loufoque. Même si réaliste.
Un safari arctique
Olsen, le capitaine du navire qui fait la navette entre le Groenland et le Danemark, arrive un jour accompagné d'une Dame. Il y a la une quinzaine de chasseurs qui aperçoit le couple sur le bateau en train de manoeuvrer à l'approche du port. Voulant bien présenter face à cette visite exceptionnelle, ils décident de nettoyer la cabane, de de laver, de se couper les cheveux, la barbe et de bien s'habiller. Tout cela n'arrivant que rarement dans l'année. Lady Herta est une chasseuse britannique, elle parcourt le monde pour des safaris de chasse et rencontrer des autochtones. La petites bande lui sert de porteur pour son excursion à la recherche d'un boeuf musqué. Tous à la botte de cette dame sûre d'elle.
On imagine bien et on s'amuse de ces gars maladroitement endimanchés et la Lady qui les regarde de haut en les prenant pour des indigènes.
C'est rigolo de retrouver les différents personnages du livre réunis dans cette histoire
Le rat
Fin de l'été, le bateau est là pour quelques jours le temps de récupérer les peaux de l'année. Mais oh surprise ! oh frayeur ! un chasseur découvre un rat entre deux sacs de farine. Il n'y avait jamais eu de rat au Groenland, il ne peut venir que du bateau. Ils ordonnent donc au capitaine de venir récupérer le rat. Il s'exécute et fait croire qu'il l'a trouvé en sortant de sa poche un autre rat capturé sur le navire. Les chasseurs sont perplexes, mais il jure qu'il n'y a qu'un seul rat et que si ce n'est pas le cas il mangerait sa casquette et le rat. Soit ! Quelques semaines plus tard les chasseurs trouvent le rat, il a même bien entamé leurs provisions, ils arrivent à le tuer. Il le gardent congelé dans le permafrost. Quand le capitaine revient là saison suivante, ils lui servent le rat...
C'était la dernière nouvelle. Toujours amusante. La camaraderie de ces chasseurs et adaptation à vivre dans ce milieu plutôt difficile force le respect
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