On sait peut-être que l'oeuvre épistolaire de
Rainer Maria Rilke atteint des proportions monumentales, et dépasse en quantité toutes les proses et tous les poèmes qu'il a pu écrire. C'est qu'en
Rilke l'ami, le correspondant attentif, ne sont pas dissociables du poète.
Rilke n'est pas un solitaire, mais un être de communication et de partage. Aussi, le recueil de
lettres à un jeune poète détaché de l'ensemble de sa correspondance a-t-il un intérêt particulier : il ne connaît pas son correspondant qui ne lui donne à lire que ses lettres et ses poèmes, mais par la grâce de la lettre, il lui parle aussi bien de lui-même, que du métier de poète, ou si l'on veut, de la vocation poétique. Il l'inscrit au plus profond du secret des êtres, fidèle à une tradition née du romantisme dans laquelle être poète est d'abord un état, une élection, plus qu'une activité littéraire. Il a de belles pages sur ce thème.
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