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Critique de Kickou


Ce qu'il y a de plus déconcertant dans ce témoignage épistolaire, c'est l'écart qu'il y a entre l'image de Rimbaud le poète et celle du commerçant auteur de ces lettres. Comment le « voyant » poète de 17 ans, l'auteur du Bateau Ivre, celui qui révolutionna la poésie française, peut-il être devenu ce négociant précautionneux de sa comptabilité et angoissé de ses dettes ?
Certes il voyage ; l'Égypte, Aden, Harar, l'Abyssinie. Mais apparemment rien d'autre là-bas ne l'intéresse que de faire du commerce. N'y a-t-il pas dans ces contrées des hommes et des femmes, des paysages, des cultures, des odeurs, des couleurs qui l'ont inspirés ? N'y a-t-il pas trouvé à inventer de nouvelles poésies ? D'autres mots pour dire la différence et l'étrangeté ?
Page 47 : Harar, 18 mai 1889, à sa mère et à sa soeur : « Je suis toujours fort occupé dans ce satané pays. Ce que je gagne n'est pas en proportion des tracas que j'ai ; car nous menons une triste existence au milieu de ces nègres ».
Ce n'est pas un poète qui écrit cela, mais ce n'est pas non plus un aventurier, ni même un étonnant voyageur. Il aurait pu nous laisser quelques récits de ces voyages, quelques témoignages ; dommage et tant pis !
Finalement, ce qui éveille le mieux l'imagination du lecteur dans cet album, ce sont les aquarelles d'Hugo Pratt ; qui lui fut un voyageur étonné et curieux, et c'est tant mieux.
Allez, salut.
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