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Critique de topocl


Riss, comme Philippe Lançon, a réchappé de l'attentat de Charlie Hebdo. le lambeau, le livre de Lançon, m'avait bouleversée, celui de Riss m'a intéressée.

Si son seul combat reste celui de Charlie Hebdo, ou en tout cas le seul combat qu'il veuille bien évoquer, il virevolte comme un homme qui ne peut plus se fixer : entremêlés, l'enfance, les expériences antérieures de la mort et de la violence, les minutes terribles de l'attentat, de (trop?) beaux portraits de ses camarades morts, la chasse aux cons qui ont voulu profiter des évènements et abuser de Charlie Hebdo, le rôle de la presse et du dessin satirique, la liberté d'expression, la place de la culture...

Riss n'aime pas les geignards, les chouineurs, et il ne laisse pas prise à cette empathie que j'avais ressentie pour Lançon, qui lui non plus n'aime pas les geignards et les chouineurs, mais d'une autre manière. C'est son choix incontestable, que je respecte.
En effet, comme il n'est pas question de comparer les souffrances des survivants, il n'est pas question de comparer leurs livres et il ne m'appartient pas de juger. Juste d'exprimer un ressenti.

Riss n'a aucune envie de faire pleurer dans les chaumières. Il aime mieux parler de sa rage, de sa lutte, de son impossible avancée, que de sa douleur. Il veut montrer l'essentiel mais pas l'intime. Mais il ne trompe personne, son désespoir hurle entre les lignes. C'est un exercice délicat, comme un non-dit qu'il ne s'autorise pas à dévoiler. Cette réserve, ce contrôle, que je comprends ô combien, m'ont empêchée d'accéder totalement à la souffrance de cet homme, indicible.
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