Citations sur Aventures du général Francoquin au pays des frères cyclopus (7)
Ne parlez pas de votre âge, dit Filasse. Quand vous commencez à vieillir, vous n'avez plus que votre âge à la bouche comme si vous l'aviez conquis ! En réalité, vous le raccourciriez si vous pouviez ! Il n'y a pas d'âge pour être con, c'est entendu, mais les jeunes ont le bénéfice de l'incertitude, et ceux qui sont intelligents vous emmerdent
Le Général est souffrant. Il fuma les calumets indiens tout le jour. Ces relents de paix le tueront !
− C'est dangereux, Chou-Baby, d'être libre. C'est audacieux. C'est souvent au-dessus de mes forces. La liberté passe uniquement par où vous aurez choisi qu'elle passe. S'il y a des luttes collectives, pour la liberté, il n'y a pas de libertés collectives. La liberté est un constant engagement et un constant réajustement des valeurs.
− Mais alors ? pouvons-nous concevoir qu'un jour je voie ma liberté dans une direction et plus tard dans une direction opposée ?
− C'est concevable. Encore que vous preniez des extrêmes, et que la liberté consiste aussi dans la mesure du possible à se réserver le choix du futur. Si un jour, honnêtement et dans cette quête libertaire, vous hésitez à choisir une voie nouvelle alors que tout vous y porte, rappelez-vous que rien n'est pire que la soumission.
Accorder ses pensées, ses propos, ses actes, n'est pas accorder ses pensées, ses propos, ses actes à ses pensées, propos et actes antérieurs.
− C'est effrayant ! médite Chou-Baby
− Pourquoi veux-tu le tromper ?
− Ma revanche, dit Filasse. (Puis, minaudant:) Tu ne me déplais pas...
− C'est une litote ? s'enquiert pédantesquement Double-Mouche.
− C'est un salaud, répond Filasse.
J'ai le nez sensible, rétorque acidement Ralph. Votre société c'est de la m... Vos curés, vos flics, vos avocats, vos militaires, vos banquiers, vos pédagogues, vos journalistes, vos moralistes, vos politiciens, vos femmes enceintes, vos rationalistes, vos bonnes sœurs, vos écrivains glossotomiés, vos commis voyageurs, et tous vos incarnés de l'ânerie béate, et la cabale dévote, je les fourre dans un grand sac et je vous déclare : c'est de la m... !
C'est plein d'invention, approuve Mistress, ingénieux, charmant, drôle, rapide comme un conte, comme une bande dessinée, oui, et l'on n'a pas le temps de s'ennuyer car le récit anecdotique rebondit, fourmille et se renouvelle constamment. Permettez-moi de vous féliciter.
Après, c'est Bibine. Il boit et joue de la mandoline.