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Critique de Z3D


Z3D
10 janvier 2012
Assidu lecteur de littérature de l'imaginaire, j'avais, depuis un certain temps, délaissé le genre fantasy. Les lectures du seigneur des anneaux et des tapisseries de Fionavar m'avaient pourtant emballé mais le classicisme d'Eddings m'a littéralement ennuyé et m'en a détourné. En plus de dix ans, aucun livre de Fantasy n'avait capté mon attention au point de se retrouver entre mes mains. J'avais depuis plus un an dans l'idée de lire Terre mourante de Vance s'en vraiment m'y résoudre. Autant dire que lorsque que l'auteur de ce livre m'a contacté pour faire part de la sortie de son roman de Fantasy, c'était loin d'être gagné. L'échange de mails et la lecture du profil de l'auteur (dessinateur avec un bagage d'archéologue), ont piqué au vif mon intérêt. Bien que je ne sois pas nationaliste, l'idée de soutenir un jeune auteur français a fini par me convaincre. J'ai donc passé commande directement auprès de ce dernier pour en prime recevoir une page de manuscrit, une dédicace et un marque-page.
Je démarre ma lecture et première remarque, le livre est découpé en chapitre (houlà, quelle audace!) identifié par le nom d'un personnage qui en sera le narrateur. Je n'étais pas habitué à ce schéma narratif qui permet une grande immersion dans les pensées de tous les personnages grâce notamment à l'emploi permanent du pronom "je". C'est assez jubilatoire de se mettre dans la peau de vrai méchant. Après une cinquante de pages, j'ai été contraint et forcé de stopper ma lecture. Chose unique dans ma vie, j'ai égaré un livre. Ce dernier a décidé de vivre sa propre vie en s'éjectant de lui-même de mon sac. Après cet épisode dramatique et une nouvelle commande du livre (je soutiens bien le commerce du livre), je m'y replonge pendant les fêtes de fin d'année.
L'ensemble de l'oeuvre s'articule sur une poignée de personnages tous très bien créés et loin des caricatures du genre. Certes, les gentils sont globalement gentils mais ils ont tous des failles qui les rendent plus humain. Nous sommes loin du manichéisme cliché que j'avais perçu dans la Belgariade (Eddings). Chaque personnage (ou presque) possède un vocabulaire et une grammaire propre. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal (peut-être induit par la fatigue) avec le personnage de Telleran, le vieil Sage-Guerrier qui utilise des tournures de phrases et du vocabulaire fort peu usités. Après quelques chapitres, le livre se lit très facilement avec un vocabulaire riche et suffisamment de descriptions pour s'immerger et d'action pour ne pas que l'histoire s'enlise
Je ne peux trop en dire sur l'histoire sans trop en dévoiler. Disons que c'est une double bataille, une entre les Hommes sur Terre et une entre deux divinités pour conquérir l'énergie vitale de la Terre symbolisée par une ville, Almenarc'h. Cette ville, autrefois grande et belle, se ternit à cause de son roi mégalomane et pleutre conseillé par le diable. La ville dépend des cercles formés par les élites du peuple (les veilleurs, les détenteurs et les sages-guerriers) gouvernée par un roi qui reçoit les "conseils" du grand esprit Aïnhor Eran. C'est le silence de ce dernier qui a permis l'avènement du roi Alkar. le roman s'ouvre lorsque le grand esprit rompt ce silence après s'être libérer du Dieu Saash qui souhaite s'approprier de la Terre. Il somme le roi de reconquérir les terres du Nord pour recueillir l'énergie des Hommes dans sa lutte contre Saash. Au milieu de cela, une mystérieuse jeune fille aux cheveux blancs conduit les personnages principaux vers leur destin et vers une alternative aux deux divinités.
Je m'arrête là mais sachez que ce livre renferme de bonnes trouvailles et des personnages attachants et crédibles (ma préférence pour Ulnhor). Pour ma part, j'ai eu l'impression de revoir les Scaythes d'Hyponéros de Bordage. Je ne jugerai que très peu l'histoire car ce livre n'est que le premier tome d'une trilogie et je pense qu'elle doit être considérée dans son ensemble. N'ayez nullement peur de vous jeter dans la lecture des Kerns, même s'il fait l'objet d'une trilogie, le premier tome se suffit presque à lui-même. le seul risque que vous encourez c'est d'apprécier l'oeuvre et devoir acheter le second.
Un petit regret tout de même, je m'attendais à avoir une description plus détaillée sur le peuple d'Almenarc'h, sur les coutumes, les moeurs… Dommage peut-être dans les prochains. Ce manque est pallié par une immersion dans le peuple de Saham très convaincant.
Comme vous pouvez vous en apercevoir, j'ai beaucoup apprécié la lecture de roman de fantasy ce qui n'était pas une évidence au départ. J'attends avec impatience le second tome qui, comme le laisse présager la fin du premier volume, s'annonce très "ouvert".
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