Je vais mourir. Là. Maintenant. Sans revoir mes parents. La
dernière vision que j’aurai de ce monde, ce sera lui. Je le vois qui se
dresse devant moi, impitoyable et déterminé à me tuer. Je l’implore
du regard, un regard désespérément triste, plein de regret, plein de
larmes ruisselantes. Cette image le laisse indifférent. Cela lui est
bien égal. Ce qu’il voit ne le trouble pas, il préfère se fier à l’odeur
Elle n'aurait jamais dû s'en remettre au Seigneur, il y a des jours où le ciel est aveugle.
Tout à coup elle perçut l'odeur tant haïe de l'homme, comprenant instantanément le danger. Elle se mit à courir pour retrouver son petit avant le prédateur.
Loin de l'effrayer, les cris stridents des oiseaux de nuit réveillaient son instinct de chasseur, car lui aussi sentait la proie toute fraîche à sa portée, il se sentait devenir un prédateur. [...] La chasse, il l'avait dans le sang. Normal quand on aime le sang.
Seul le temps pouvait guérir les blessures. Il fallait le laisser faire son œuvre réparatrice.
Léonard avait retrouvé le plantigrade. Il en avait marre de retrouver ses brebis dévorées dans la montagne.
Marc Vidal venait de se réveiller la tête lourde. Il n'aurait pas dû boire autant. C'était la première fois qu'il se sentait vaseux après un petit verre.
Esperanza ne prit même pas la peine de répondre. Ce gars commençait vraiment à l'agacer.