« Jalat ilmassa » en finnois, « Les pieds en l'air » traduit en français, cela aurait été aussi un beau titre pour éditer ce premier roman en français.
L'éditeur a choisi d'interpréter plutôt les tentatives de courses d'athlétisme de Aaro, pour nous présenter cette confession intime du passage douloureux d'un adolescent harcelé durant toute sa jeunesse à un statut d'homme enfin libéré de ceux qui étaient ses tortionnaires.
Une approche délicate d'un sujet difficile. Entre la stupéfaction des proches qui n'ont rien vu, la spirale infernale dans laquelle un individu se retrouve coincé, nous naviguons à l'aveugle pour essayer de comprendre comment on peut s'en sortir.
Une belle démonstration du long cheminement à accomplir seul pour enfin reconnaître sa propre valeur, s'assumer tel que l'on est, ne pas hésiter à se tromper, se relever à chaque fois et oser croire en des lendemains meilleurs enfin débarrassé du poids de la culpabilité.
Un bien beau premier roman dont on comprend après lecture le grand succès rencontré en Finlande avec un sujet qui touche facilement ceux qui se croient les plus fragiles.
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Aaro m'a bouleversée. Ce roman initiatique, sur fond de harcèlement scolaire, est écrit avec poésie et justesse. Il y a une subtilité, une attention portée sur les détails qui donne à la lecture un caractère inouï. J'ai dévoré ce livre, qui m'a semblé très profond, très fouillé sur la psychologie du personnage, très authentique. Une claque, voilà ce que j'ai ressenti. Ce livre m'a mis une claque, j'en suis ressortie sonnée et lucide.
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Lorsque la souffrance, le sentiment d'infériorité, la haine de soi sont à ce point intériorisés et intégrés comme des évidences, il faut plus qu'un changement de lieu pour reprendre goût à la vie. Aaro a été pendant toute sa scolarité le souffre-douleur des autres enfants. Il s'interdit toutes interactions sociales, ou plutôt croit que les autres les lui refusent secrètement. Pour essayer de contrôler la situation, Aaro s'accroche à tout ce qui lui permet de se sentir en sécurité : une coiffure parfaite, des vêtements de telle marque ou les médicaments. Ce récit d'une grande force, écrit à la première personne, nous plonge violemment dans l'univers d'Aaro, un univers dans lequel le plus petit signal est (sur-)interprété à l'aune de sa détresse. Une lecture marquante.
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