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Critique de jeinus


"On sait que les lois inflexibles du hasard choisissent les entrailles du chaos pour s'accomplir."

Que dire de ce livre à part qu'il est considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature latino-américaine, et je comprends aisément pourquoi après sa lecture.

Augusto Roa Bastos est né en 1917 à Asución, la capitale Paraguayenne. Et moi le Paraguay à part l'Oreille cassée de Tintin et le but en Or de Laurent Blanc à la Coupe du Monde 98, ben j'y connais pas grand-chose.

Et c'est ça qui est incroyable avec les auteurs Sud-américains, ils ont la capacité de vous plonger au travers de grandes fresques sociales dans l'histoire de leurs pays. J'avais déjà ressenti ça, à un degré supérieur encore, avec la lecture de "La guerre de la fin du Monde" de Mario Vargas Llosa.

À l'âge de 17 ans, Roa Bastos a donc été infirmier lors de la Guerre du Chaco, opposant Paraguay et Bolivie de 1932 à 1935, laissant derrière elle près de 100 000 morts.
Fils d'homme est donc marqué au fer rouge par les traces laissées par ce conflit.
Mais ce récit va largement au-delà de la description de la guerre. Il est polyphonique, et Roa Bastos utilise cet arrière plan historique pour créer une fresque de personnages multiples.

C'est l'histoire des humbles qu'il nous livre ici, des petites gens, des paysans et de leur soulèvement agraire qui dura près de 20 ans. Cette orientation à dimension historique est l'occasion pour l'auteur qui a vécu près de quatre décennies en exil, de remettre en cause l'implication du pouvoir dans ses répressions et guerres sanglantes.

On voyage purement et simplement dans l'histoire de ce pays, on plonge dans les mythes et légendes d'un monde labyrinthique, parcouru de personnages messianiques, d'insurgés, de soldats à la dérive, d'indigènes ancrés dans leur tradition Guarani face à la modernité Hispanique.

Un roman parcouru de fulgurances qui à elles seules valent le détour !
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