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Critique de JIEMDE


Une première lecture appréciée d'un auteur nouvellement découvert est souvent rapidement suivie chez moi d'une deuxième. Chose faite après la découverte cet été de Gwenaële Robert via le très réussi Sous les feux d'artifice, suivi ces jours-ci de le dernier des écrivains, polar malouin au goût iodé.

Marie Rivalain, attachée de presse des éditions Brodin et notamment de Pierre le Guellec auteur phare de la maison, débarque à Saint-Malo où celui-ci réside pour garder sa maison et son chien le temps de son voyage à Stockholm où il doit recevoir le prestigieux prix Nobel de littérature.

Monté dans l'avion à Orly, il n'arrivera jamais au Konserthuset. Si certains s'en accommodent et valident la disparition volontaire, Marie a du mal à y croire. Au fil de ses explorations de l'Hôtel Surcouf acquis par l'écrivain et de ses rencontres, les indices criminels s'accumulent…

Délaissant un temps le roman historique, Gwenaële Robert s'aventure en polardie avec une intrigue qui ne révolutionnera probablement pas le genre, mais qui sait rester classique et appliquée donc plaisante à suivre. Et d'ailleurs, l'essentiel n'est pas là.

Car l'intérêt réside avant tout dans l'ambiance malouine restituée, véritable cri d'amour à la cité corsaire par sa résidente d'adoption. Une ambiance qui s'appuie moins sur le passé corsaire que sur cette fierté locale particulière née de l'histoire des anciens qui pratiquaient le Grand Métier, partant des mois sur les bancs de Terre-Neuve.

Une ville marquée par « les doris qui ne revenaient jamais, les naufrages et les crevasses, les capitaines taciturnes et les mousses de douze ans, les doigts gelés mangés par le sel, enfouis dans la chair grise des poissons ». Une histoire qui me parle forcément, y retrouvant tant de similitudes avec les livres fécampois autrefois édités dans une vie antérieure.

Et puis Gwenaële Robert parle aussi de la figure du père, de ce qu'est – ou n'est pas – la réussite, de ce qu'est la vie littéraire loin des tumultes du VIe arrondissement, dans une société et un métier où les codes changent.

Et enfin de l'écriture qui, saluée par le Nobel pour le Guellec, jugée « mauvaise » quand il s'agit du père de Marie ou secrète pour l'enseignant aristocrate, reste salvatrice quand elle est pratiquée sous l'oeil bienveillant de « l'anonyme » du Grand-Bé.

Une bienveillance manifestement inspirante pour une auteure dont je vais assurément poursuivre la découverte des précédents livres.
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