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Critique de cocon94


Tout commence sur Mercure. Nous y rencontrons Swan Er Hong, qui ne se remet pas du décès de son aïeule, Alex, sa grande-belle-mère. Elle y rencontre Fitz Wahram, diplomate venant de Titan, un des satellites de Saturne, et Jean Genette, enquêtrice au sein de l'Interplan, police interplanétaire. Tous deux devaient assister à une importante réunion présidée par Alex. Très vite, il apparaît qu'ils ont de sérieux doutes sur les circonstances de sa mort. C'est ainsi que Swan découvre une facette de son aïeule que celle-ci lui avait soigneusement dissimulée. Commence alors pour Swan une quête qui va la mener vers une destination qu'elle était loin d'avoir prévue.

En lisant la 4ème de couverture, je me suis dit que j'allais embarquer pour une aventure haletante à travers la galaxie. Ok pour l'aventure et le voyage à travers la galaxie. Par contre, pour le côté haletant, passez votre chemin. On est loin du compte, côté rythme et suspens.

Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'écriture et à l'inventivité de l'auteur. A cet égard, j'ai trouvé intéressants les « inter-chapitres », même si certains sont moins faciles à appréhender, comme par exemple les « listes » ou encore les « extraits ». On sait qu'il y a un lien avec le récit, mais il n'est pas explicite, plutôt suggéré. Ces inter-chapitres permettent toutefois à l'auteur de mettre en lumière le contexte historique, géopolitique ou encore sociologique du système solaire en 2312. Quant aux « promenades quantiques », ce n'est qu'à la fin du récit que j'ai pu saisir leur portée (peut-être que d'autres que moi l'auraient compris plus tôt...).

Le vocabulaire est d'un niveau de langue plutôt élevée. J'avoue avoir découvert des mots qui m'étaient totalement inconnus, même s'il s'agit de mots techniques que je n'utilise pas forcément au quotidien (qui a dit que la SF était un sous-genre ?). La lecture n'en est pas ardue pour autant et dans certains passages, l'auteur se révèle même plutôt poète, comme la description du lever de soleil sur Mercure.

L'auteur prend le temps de vous immerger dans un monde où le système solaire a été presque totalement colonisé par l'Homme. Les progrès en médecine et en génétique permettent de repousser les limites du vieillissement mais aussi de choisir son identité sexuelle. Les progrès techniques, en particulier dans le domaine de l'IA, ont par exemple permis à Swan d'avoir un qube, Pauline. Celle-ci est directement connectée au cerveau de Swan, qui peut la déconnecter grâce à un interrupteur, placé derrière l'oreille.

A travers le voyage de Swan, nous découvrons les Terrariums, qu'on pourrait décrire comme des astéroïdes aménagés en vaisseaux spatiaux et qui constituent des sortes de réserves naturelles. C'est aussi l'occasion d'appréhender les relations qui existent les différentes planètes colonisées dont certaines ont été terraformées pour permettre aux êtres humains de les habiter. Et bien sûr, nous faisons escale sur Terre, berceau de l'humanité, qui n'a pas fini de souffrir de nos erreurs et de nos excès : dérèglement climatique, fonte de la presque totalité des pôles qui a entraîné une montée globale des eaux, disparition de presque toutes les animales et végétales, pauvreté, surpopulation... L'humanité ne semble pas apprendre de ses errements et au contraire, elle semble destinée à les reproduire dans tout le système solaire. Malgré ce tableau très sombre, l'auteur n'est pas un pessimiste total, à mon avis. Il semble même croire qu'il est possible de sauver la Terre.

Malgré une qualité d'écriture indéniable, le manque de rythme m'a empêchée de totalement adhérer au récit que j'aurais préféré un peu plus palpitant. Et surtout le personnage de Swan, trop intense à mon goût, m'a souvent agacée. Ses réactions m'ont souvent paru excessives et j'ai eu du mal à cerner son caractère, ce qui a parfois légèrement diminué mon plaisir à lire 2312, date marquante dans l'histoire de l'humanité (mais je ne vous en dirai pas plus à ce sujet).
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