Anna, jeune orpheline d'une dizaine d'années, vit à Londres dans une famille d'accueil. Son caractère taciturne et plutôt solitaire inquiète son entourage, on décide donc de l'envoyer passer l'été « au grand air », chez monsieur et madame Pegg, dans un village de bord de mer.
C'est là qu'elle rencontre Marnie, une jeune fille solaire qui deviendra vite son amie. Seulement la vie de Marnie est teintée de mystère et ses comportements semblent étranges, elle apparaît souvent comme par magie, vit dans une vaste maison où se donnent des fêtes somptueuses, disparaît plusieurs jours sans explications.
Pendant qu'au village, on commence à regarder d'un drôle d'oeil la petite citadine renfrognée qui semble parler toute seule…
Un classique de la littérature jeunesse anglaise que j'ai pris plaisir à découvrir, notamment pour cette ambiance littorale si particulière, où se côtoient soleil et embruns, marais et plage, roseaux et lavande de mer. Un décor battu par les vents superbement rendu par l'écriture un brun mélancolique de
Joan G. Robinson.
Car de mélancolie ce roman en est plein, comme l'est le coeur d'Anna, étrangement étrangère au monde qui l'entoure, toute en sensibilité, rongée de l'intérieur par cette impression tenace de toujours déranger.
Une difficulté à trouver sa place à laquelle s'ajoute la détresse d'avoir été délaissée.
Une histoire qui m'a touché, malgré la tristesse qui se dégage de l'ensemble;
j'ai aimé la fragilité de cette petite héroïne, l'ambiance fantastique distillée avec subtilité et poésie, et l'atmosphère saline de la grève britannique.