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Critique de Apikrus


En 1812, au Venezuela, les troupes espagnoles tentent de reprendre le contrôle du pays qui a déclaré son indépendance l'année précédente.
Dans sa pièce, Emmanuel Roblès mêle ces éléments historiques à des faits et personnages fictifs inspirés de la réalité.

Ici, le lieutenant Simon Bolivar (1723 -1830) vient de fuir, alors que son arrestation par les troupes espagnoles était imminente. Izquierdo, lieutenant espagnol chargé de l'opération, est persuadé que Bolivar a été averti par un soldat espagnol. Après une rapide enquête, Izquierdo tient son coupable : l'officier Monserrat. Izquierdo souhaite le punir de sa trahison, mais le plus important est de lui faire avouer où Bolivar se cache désormais. A cet effet, Izquierdo imagine une ingénieuse torture mentale destinée à faire craquer Monserrat.
C'est là l'occasion d'intéressantes et profondes réflexions sur la mort, la valeur de la vie et celle de la liberté, la nature humaine, et la religion sous plusieurs de ses aspects (en particulier quand elle sert de prétexte à la domination des uns sur les autres).
La violence est omniprésente ; le propos est sombre et sans concession sur l'être humain. Je n'ai cependant pas trouvé cette lecture pesante, probablement grâce à la distance avec les faits (géographique et historique) et à l'humour noir que j'ai perçu. De fait, Izquierdo semble s'amuser de la situation et des affres dans lesquelles il plonge ses victimes. Il est vrai qu'avec son point de vue, ses remarques, aussi perverses soient-elles, ne sont pas dénuées de piquant !

Roblès a écrit de cette pièce qu'il « aurait pu situer (son) sujet dans l'Antiquité romaine, l'Espagne de Philippe II, la France de l'Occupation, etc. ».
Son propos n'est pas anodin, puisque sa pièce est parue en 1948…

Je recommande très vivement cet ouvrage, « indémodable » tant ses propos sont universels et atemporels.
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