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Critique de pleasantf


On est dans cette pièce à la facture très classique, loin des expérimentations formelles qu'a pu connaître le XXème siècle. Aucune visée esthétique dans cette littérature mais bien une prétention morale. Par ce huis-clos théâtral écrit peu de temps après la seconde guerre mondiale, Roblès a pour ambition d'exprimer des idées politiques sur l'engagement, la valeur et les limites de la résistance face à la l'oppression, sur les limites de l'obéissance et de la loyauté, sur la légitimité de la domination ou de l'occupation. Il rassemble des personnages très simplifiés, qui symbolisent chacun des positions type face aux questions posées. Sa pièce est presque une expérience de confrontation de positions théoriques. Hormis le moment où Montserrat semble être assailli par le doute, les personnages ne sont pas dans l'ambiguïté.

Je trouve que l'on ressent bien que chaque personnage a sa propre rationalité, que chacun construit son argumentaire de manière rationnelle. Même le camp le plus inhumain et le plus monstrueux a sa propre logique, a de bonnes raisons pour mener ses horreurs. Et il existe aussi des arguments à défendre face à la position de Montserrat, qui se place du côté des opprimés.

L'époque actuelle où la vie humaine a probablement plus de valeur qu'autrefois, où le bonheur individuel a pris le pas sur le bien collectif, offre une lecture possible de la pièce probablement très différente de celle qu'ont pu avoir les contemporains de Roblès : n'est-elle pas finalement une dénonciation des idéaux, quels qu'ils soient, au nom desquels les violences finissent toujours par se déclencher ?
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