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Critique de Chatoon


« Petits combattants » de Raquel Robles
En 1976, la dictature militaire s'installe en Argentine, avec ses innombrables « disparus », ses fusillés, ses prisonniers politiques et ses nombreux exilés. « le Pire » est une fable dans laquelle longtemps la narratrice se réfugiera : « j'ai pensé qu'on m'avait frappée et que je m'étais évanouie ». En fait ses parents, des combattants simples citoyens, étaient hissés dans une voiture vert olive et disparaissaient en pleine nuit. Aurait-elle pu ne rien voir ?!? Avec leur grand-mère juive, survivante du ghetto de Varsovie, dont la douleur « occupe toute la tête », ils sont recueillis par leur oncle et tante. Cela se passe comme s'il y avait eu un incendie et qu'ils avaient tout juste sauvé leurs vies, sans rien emporter avec eux. Désormais ils appartiennent à une famille à qui le « Pire » est arrivé. La Petite est à l'école primaire et son frère en maternelle. Ils avaient reçu la meilleure éducation politique et ont l'étoffe de leaders. Ils vont savoir se dominer, ne pas pleurer, dissimuler, résister et dans ce camouflage tous vont trouver leur compte. Ils vont aussi s'efforcer à ne pas se laisser surprendre par le moindre souvenir, sans toutefois toujours y parvenir. Ce roman se situe dans la tête et dans le corps d'une enfant d'une dizaine d'années, très volontaire et courageuse, dotée d'une grande maturité, déjà investie par une forte conscience politique. Ces Petits sont des combattants portés par l'espoir de retrouver un jour leurs parents. La fin inéluctable, longtemps repoussée, se dessine au fil des dernières pages. Ce roman porte un regard puissant et sensible sur une enfance volée. A cette même époque les paroles de Françoise Dolto envahissaient les ondes de la radio française, et à n'en pas douter, ces enfants auront accompli un acte de résilience si cher à l'un de nos autres psychiatres, Boris Cyrulnik.

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