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Critique de gruz


Les polars qui s'appuient sur le duo flics / enquête, la vraie définition du genre, ont tendance à se ressembler un peu à la longue. Les romans d'Elsa Roch sont bien à cataloguer dans ce style-là, et pourtant leur singularité saute assez vite aux yeux. La fureur des mal-aimés ne fait que confirmer ce sentiment.

Tout découle de l'écriture de l'écrivaine, emplie d'une mélancolique poésie, au service de personnages qui ne peuvent laisser indifférent. L'enquête en devient presque l'arrière-plan.

Il y a les policiers évidemment, protagonistes récurrents, principalement le commissaire Marsac. Toujours insomniaque, toujours perturbé.

Mais ce qui marque dans les romans de l'autrice ce sont les personnages de l'autre côté de la barrière. Ceux qu'on découvre, les victimes directes ou collatérales.

Dans son précédent roman, le baiser de l'ogre, Elsa Roch avait dessiné une petite fille autiste, touchante au possible, vraiment inoubliable.

Avec ce roman, elle montre à nouveau la tendresse qu'elle ressent pour les personnes cabossées, les jeunes surtout. Ceux que la vie n'a pas épargné. Des innocents qu'on a fait souffrir, et qui ne trouvent donc pas leur place dans la société.

A la marge de celle-ci, ces personnages sont complexes et attachants, même quand ils perdent cette innocence.

Le roman est construit en deux temps, sur deux époques. Passé et présent, pour comprendre l'histoire de ces deux protagonistes qui ont dû trouver une autre position sociétale pour ne pas mourir dans la rue. Mais quand on est blessé à l'intérieur, la cicatrice ne se referme parfois jamais.

Avant / après, tranches de vie / enquête. L'alternance fonctionne, toujours dans l'émotion.

N'attendez pas une intrigue originale, l'écrivaine préfère construire un récit poignant, tout en ambiance. Avec, comme toujours, des rencontres qui changent la donne et font dévier le chemin.

Les romans d'Elsa Roch sont foncièrement tournés vers les autres. Avec La fureur des mal-aimés, ce sont à nouveau les personnages qui sont le coeur et le sang du récit. Noir clairement, lumineux parfois aussi, sensible toujours.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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