Extrait de ma chronique :
"C'est là l'originalité du texte de
Michael Roch : plutôt que d'être une préquelle (ce qui était peu ou prou le cas de la bande dessinée de
Régis Loisel) ou une séquelle de l'oeuvre de Barrie, il en est une version alternative, dans laquelle Wendy a quitté le Pays Imaginaire par lassitude, sans ses frères (voir page 115) ; de même, le fameux duel final avec Crochet n'a pas eu lieu (pas encore ?), et le crocodile n'a donc pas cessé de tic-taquer (voir page 88).
L'autre originalité du texte de
Michael Roch (également remarquée par Nicolas Winter et Yossarian, mais aussi par Blog-o-Livre, Psylook ou Walkyrie), c'est que, plutôt que de constituer une histoire suivie avec un début et une fin, "une énième aventure de
Peter Pan" quoi (dixit
Michael Roch lui-même dans un entretien accordé à Nicolas Winter), il prend la forme d'une série de rencontres, au cours desquelles
Peter Pan tour à tour console ou est consolé, suivant un mécanisme qui évoque moins les dialogues socratiques (on y pense parfois en raison de leur côté maïeutique) que les entretiens des philosophes chinois.
Comparées aux interactions décevantes que l'Alice de
Lewis Carroll a dans le Wonderland (elle ne fait que se heurter à des adultes vivant suivant des règles absurdes), celles que le
Peter Pan de
Michael Roch noue dans le Pays Imaginaire sont bien plus fructueuses (comme il le dit lui-même page 126, "chaque relation est unique"), même s'il est aussi confronté à "ces déjà-morts ambulants, ces pirates ventripotents, ces mange-feux-de-joie, ces croque-fureurs-de-vivre" (105) que sont les adultes."
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