FESTIVAL DES UTOPIALES 2023
Partage des imaginaires
Longtemps pré carré de l'Occident, terrain de jeu plutôt masculin, la science-fiction s'est ouverte lentement aux femmes et aux minorités, sans toutefois parvenir vraiment à une représentation équitable des différents groupes. Et elle peine toujours à laisser la place aux Imaginaires dans d'autres parties du monde. Comment infuser les Imaginaires d'Ailleurs dans une littérature si marquée par ses origines géographico-sociopolitiques ?
Avec Ayavi Lake, Michael Roch, Tasha Suri, Abdourahman Waberi
Modération : Saul Pandelakis
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Ce qui nous aliène, c'est la dépossession d'une langue au profit d'une autre. Car elle déforme le corps, elle le contraint dans un système qui ne correspond pas à sa pensée. C'est ce qui rend la traduction importante : nous équilibrons les langues, nous équilibrons les points de vue sur l'Histoire et ses événements, nous accédons aux pensées des uns et des autres, nous nouons les empathies, nous archivons les relations.
La projection a travers l'écran peut devenir une distraction si grande qu'un individu en oubliera sa propre vie. Si cette vie est déjà indigente, l'écran devient le but à atteindre.
Ce qui nous aliène, c'est de rester prisonniers d'un langage.
Va toujours où tu es la bienvenue, là où l'univers chérit ta présence.
Le monde entier, comme une seule bête sauvage, pourrait se nourrir de toi, mais rien ne pourrait t’enlever ce qui te constitue, ce que tu es. Cela ne peut être soustrait, ni divisé. Tout ce qui est en toi n’appartient qu’à toi et ne pourra jamais t’être ôté. [...]
Mais je ne peux plus bouger. Mes actions, mes pensées, mes envies sont limitées par cette force qui émane des yeux de la bête, et qui m’influence. Ma limite, c’est ma peur en équilibre sur les falaises de son regard.
Je tiens l'huile élektrik konsidiré une goutte molle et plastik. Mon solda ouvre la porte. Respé, il dit, tjenbé. Mèsi, solda. J'entre dans la planque mes mains plus lourdes d'elles-mêmes, les os des doigts croqués peu à peu par le venin. Je tiens bon.
My flingue est là, couché sur son siège nimérik. Le contrôleur géant éclaire d'une aura blanche les plaies de son corps. Il est sanglé de bas en haut. Son tétral est toujours relié au rézo. Les neurolianes clignotent dans la pénombre. J'avance jik son trône. Mes pieds raclent le bitume de la vieille cave. Je suis lent. Je titube. Je me prosterne devant lui, plein de peine et de respect.
Quand tu perds ce quelque chose qui te fait jouer avec la vie, tu te transformes en un rien nauséeux et déprimé, et celui qui y assiste ne peut rien faire d’autre que mentir, le sourire aux lèvres.
Nous ne sommes pas fait pour nous ennuyer. Nous devons garder notre esprit à l'instant présent, le précieux trésor de nos vies, l'endroit-clé d'où partent l'élan, l'envie, l'ambition, et les mille bonheurs qui en découlent. L'avenir n'arrivera jamais qu'un jour après l'autre.
Être libre, ce n’est pas avoir la possibilité d’hésiter, mais c’est de pouvoir accomplir ce que l’on a choisi. Se battre, ou fuir.
Il est temps que le bordel s'arrête. que la colonisation s'arrête. qu'on arrête de foutre la poussière sous le tapis.