Brueghel est le peintre de la terre et du temps (...) le peintre des climats et des saisons, de la roue de l’année.
Bruegel, dans sa maison de Bruxelles, regarde la neige tomber. Il fait sombre sur le pays. Les rues sont pleines de reîtres et les tribunaux de tueurs. C'est l'Avent. L'Evangile est ouvert dans l'atelier, près du chevalet. Le monde autour de lui est ouvert comme un livre. Qui en dirait le sens sinon le Christ qui vient de naître ?
Des deux versants de l’année, Brueghel préfère le plus rude, et l’hiver plutôt que l’automne. Il est le peintre des hivers et des neiges
D’abord viennent les chasseurs (...) Ils descendent vers la plaine où la neige est douce et vers le village dont les maisons les attendent : dans l’air pâle monte la fumée. Ils songent dans le givre de leur barbe à la cheminée, à la marmite sur la table, à la soupe chaleureuse. Comme c’est loin encore !
Brueghel fut l’un de ces enfants qui glissent sur les mares et les ruisseaux gelés, et sa peinture s’en souvient
A cause de la neige partout et de la glace qui change les fossés en et les mares des chemins, on dirait que tout le monde n’habite plus qu’un seul village, disséminé dans la plaine blanche de l’hiver.