Là où naissent les prophètes

Ceux qui vivent dans le désordre sont les derniers à désirer l’anarchie.

Les hommes ne peuvent jamais rester tranquilles. Ils s’inventent toujours des destins ou des vocations. Les dieux et déesses servent de prétextes pour mettre en mouvement leur ambition. C’est ainsi que naissent les prophètes.

[…] Wendell vendait du rêve, car le rêve constituait la première matière de l’espoir, et l’espoir était justement ce qui permettait aux hommes de mettre un pied devant l’autre chaque matin en se réveillant.

La traversée des grands espaces s’accompagne souvent d’une allégresse que les navigateurs connaissent bien.

[…] Jackson était suffisamment avisé pour savoir qu’un bon homme d’affaires ne dépensait pas ses deniers, mais d’abord ceux des autres.

Alors qu’on croit avoir mûrement réfléchi une décision, on agit en fait souvent en réponse à un besoin instinctif ou émotionnel.

Pourtant, il ne parvenait pas encore à se laisser convaincre. Le projet de Frances lui paraissait insensé Elle souhait emmener au Nigeria une armée du Seigneur. " Oh, non pas une troupe de soldats, non. Une armée de croyants qui irait en terre d'islam prêcher la seule, la vraie, l'unique religion. Une foule de convertis pour s'opposer à l'aveuglement, ouvrir les yeux et conquérir les coeurs "

Laisse-moi te dire le fond de ma pensée, mon frère. L’Eglise catholique, c’est pour les désespérés et ceux qui aiment se faire du mal. Je ne suis ni l’un ni l’autre.

Nietzsche arrivait à point nommé. il en avait retenu plusieurs choses. Primo, Dieu est mort. Secundo, c'était une bonne nouvelle, car l'homme pouvait enfin s'inventer. Tertio, il disposait pour cela de sa volonté de puissance qui pouvait se définir comme l'affirmation de la vie. La morale de l'individu libéré de Dieu était celle de la création, de la spontanéité, de l'élan vital. Elle se reflétait dans la nature.

La vie était ainsi faite que les épreuves avaient doté cet homme au passé troublé d’une curieuse franchise, ancrant en lui une croyance qui ressemblait à l’antique conviction platonicienne selon laquelle l’individu n’accédait à la vérité qu’après avoir abandonné ses illusions.