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Critique de steph_bookin


Premier roman d'une jeune autrice vénézuélienne, « Tù hablas como la noche » est un cri du coeur intime et révolté. V. R.Manrique s'inspire de sa propre expérience, elle qui a dû abandonner en 2018 le Venezuela rongé par la crise économique, pour la Colombie, et sa capitale infernale Bogotà, comme tant d'autres vénézuéliens. A partir de cette déchirure, elle compose un roman épistolaire à une voix, celle de la narratrice qui s'adresse à un mystérieux interlocuteur, le dénommé Franz.
Dans ces lettres, la jeune femme retranscrit son quotidien, celui d'une immigrée déracinée, confrontée au manque, à la xénophobie et à la culpabilité d'être partie avec mari et enfant, d'avoir laissé tomber son pays. Elle s'accroche à sa fille Ale, à sa passion du français, à l'obtention d'une carte de bibliothèque comme autant de bouées qui pourraient l'enraciner à cette nouvelle vie, choisie et subie à la fois.
La solitude aussi la laisse sans voix, isolée. Seules la lecture et l'écriture lui composent un abri, un refuge où peuvent s'exprimer ses craintes et ses espoirs. L'écrivaine rend ainsi hommage aux auteurs aimés, réconforts de ces jours difficiles : la poétesse argentine Alejandra Pizarnik qui a inspiré à Manrique son titre (« Alguien entra en el silencio y me abandona. /Ahora la soledad no está sola./Tú hablas como la noche./Te anuncias como la sed.) Ou encore M.Yourcenar et "Franz" Kafka. Et à la puissance de l'écriture évidemment.
Si j'ai été sensible à l'originalité de la forme et à la détresse exprimée avec puissance par ce récit, j'ai eu l'impression de rester spectatrice de cette intimité dévoilée. Je crois aussi que le genre de l'auto-fiction n'est définitivement pas mon préféré.
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