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Critique de Sachenka


Ça sent la fin… le buisson ardent est le neuvième et avant-dernier tome de la saga Jean-Christophe. Il se divise en deux parties distinctes, aux thèmes diamétralement opposés mais qui, étrangement, se complètent bien.

La première m'a beaucoup plu. Christophe est toujours à Paris. Il est l'observateur, parce qu'il ne participe pas activement – du moins, au début – mais il ne se gêne pas pour passer des remarques, commenter, juger même. C'est que, à ce moment, la France et sa capitale sont des coeurs névralgiques des grands courants qui secouent ce début de XXe siècle. La montée du nationalisme (pas dans le style allemand, mais plutôt réactionnaire, dans cette ère post-affaire Dreyfuss), le mouvement syndicaliste, je n'ose dire communisme mais c'était aussi dans l'air du temps. Et il y a des idées de révoltes. Christophe est assez sympathique à ces mouvements, peut-être parce qu'il ne se sent pas directement touché. L'auteur Romain Rolland résume très bien les idées qui faisaient trembler le monde à cette époque et, à travers les points de vue divergents de quelques uns de ses personnages, il fait valoir les pour et les contre de chacun. Évidemment, grand pacifiste qu'il est, son protagoniste fait pencher davantage la balance de ce côté et c'est bien ainsi : ce sont ces idées qui ont construit notre monde.

Mais une simpe promenade avec son grand ami Olivier vient tout changer. Les deux hommes se trouvent mêlés à une manifestation à laquelle ils se joignent, plus par curiosité et sympathie. Mais voilà que ça tourne mal, les soldats arrivent, des barricades sont montées, puis le drame… Dès lors, lus rien ne le retient à Paris. « Fuir, toujours fuir… Il rit. C'était sans doute sa destinée ! »

La deuxième partie m'a moins intéressé. Christophe a tout abandonné et s'est enfui en Suisse. Là, malade, il est rescapé par les bons soins du docteur Braun et l'attention de la riche veuve Anna. C'est une partie de l'intrigue beaucoup plus personnelle, teintée des sentiments du musicien envers sa bienfaitrice qui, elle, n'a que des desseins pieux. C'est une tourmente toute intérieure qui vivra Christophe, à l'opposé des troubles politique qu'il a traversé quelques mois plus tôt. C'est ce qui m'a moins interpelé. Après neuf tomes, le musicien a déjà connu plusieurs succès et revers amoureux. En ajouter un énième m'indifférait un peu et, puisqu'il n'y avait pas vraiment d'autres actions ou événements auxquels me rattacher, j'ai trouvé ce moment un peu long. Heureusement que ces livres de Romain Rolland sont brefs.

Ainsi, la boucle est bouclée… ou presque. Christophe aura tout vécu et, approchant tranquillement de la vieillesse, il n'aspirera plus qu'à la paix…
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