Lettre à un(e) libraire pour obtenir un conseil éclairé sur l'achat d'un livre devant servir de cadeau à une belle-soeur
Chère libraire, ou cher libraire,
Je vous écris pour vous demander conseil. C'est bientôt l'anniversaire de ma belle-soeur, et je souhaite lui offrir un livre - c'est toujours bien profitable, un livre, vous ne me contredirez pas sur ce point, et cela me coûtera moins cher que les très onéreuses pâtes de fruits de chez Granulovic que je lui offrais chaque année, ou que les follement dispendieux accessoires de salle de bains de chez l'imprononçable Bath House, accessoires ruineux (particulièrement les mitigeurs de baignoire) dont elle me parle à chacune de nos rencontres, mais ce n'est pas précisément ce qui m'amène.
Un livre, donc, un roman, de préférence, car je sais que ma belle-soeur ne prise guère les essais ou les nouvelles, et moins encore les biographies (il y a quatre ans, son fils cadet lui a offert une biographie de Franz Schubert : elle ne l'a jamais ouverte... Schubert, pourtant, excusez du peu !).
L'idéal serait un roman qui puisse la sortir un peu de son cadre de vie quotidien, à Bois-Colombes... un roman dont l'action se situerait donc un peu loin de chez elle - pas à Pétaouchnok quand même ! -, mais par exemple en Italie, pays qu'elle affectionne tout particulièrement, et pourquoi pas dans le sud de l'Italie, dans cette très belle région de Naples, ville historique et dont la baie est tellement romanesque, convenez-en. (...)
1. Président. Quel que soit le titre ou la fonction réelle de l'interlocuteur, il est adroit de lui donner du "président". Rares sont les hommes qui ne sont pas, ou au minimum qui ne se sentent pas, présidents de quelque chose. Même le plus mal loti est en droit de se considérer comme "président de mes fesses", ce qui est une forme extrême mais tout à fait authentique de présidence.
Ayant désormais bien cerné "contus", vous me demandez, et c'est votre droit, ce qu'il convient de faire de "contusionné", qui signifie "blessé par contusion".
On se tirera d'affaire en détournant l'attention du spectateur sur la formule "très vives camaraderie et fraternité", pour laquelle de toute évidence la camaraderie et la fraternité doivent rester singulières. La manœuvre est un peu grossière, mais il est avéré qu'elle fonctionne admirablement dans trois cas sur sept.