Le persécuteur oublie toujours qu'il a persécuté. La victime n'oublie jamais ce qu'on lui a fait subir.
J'avais une folle envie de rire : être invitée par votre ex-mari et sa nouvelle épouse à la pendaison de crémaillère de votre ancienne maison ! C'était un comble.
Ce n'est pas le politicien en place qui manie l'épée, mais le donateur qui signe le chèque.
Je me suis dit qu'elle n'était pas une chichiteuse. Ici, à Buckhead, les femmes boivent des jus de légumes, du champagne, du vin ou encore de la vodka. Mais de la bière ? Jamais.
Quand Bryce m'avait dit qu'il me quittait, je ne l'avais pas cru. Quand il m'avait dit qu'il avait quelqu'un d'autre, je ne l'avais pas cru. Quand il m'avait remis les papiers du divorce, je n'y avais pas cru, non plus. Même quand le camion de déménagement était arrivé, je n'y avais pas cru. Quand je m'étais installée dans un nouvel appartement, je n'y avais pas cru non plus. Et à présent que j'étais assise en face de la femme à l'origine de tous ces chambardements, je n'y croyais toujours pas.
- Dis-moi, chère Crystal, tu savais que Bryce était marié quand il t'a sautée , lui ai-je lancé d'un ton venimeux.
Il paraît que si on aime quelqu'un, il faut le laisser partir et, s'il ne revient pas, on va le chercher et on le raméne par la peau du cou, (...).
- Applaudissons mon ex-épouse, je vous en prie ! (...)
- Mais pour citer Taylor Swift : " Jamais, jamais, jamais on ne se remettra ensemble."
Certes, je soupçonnais mon mari d’avoir des activités assez louches, mais je m’étais toujours soigneusement gardée de lui poser trop de questions. De même que j’avais préféré ne pas m’interroger sur la provenance de ses revenus. Pour moi, l’important, c’était de ne pas avoir de souci financier.
Après tout, nous sommes différentes. Elle, elle est du genre à pardonner, à oublier. Moi, non. Je n’oublie pas. Et je ne pardonne pas non plus.
Avant le cambriolage, il était rare que je prenne un verre pour apaiser un quelconque malaise. Cette agression avait changé beaucoup de choses pour moi. Maintenant, j'avais peur pour un rien ou presque . Je sursautais, l'angoisse au ventre, me réveillais en sueur au milieu de la nuit, vérifiais que mes portes étaient bien fermées, me crispais chaque fois que le carillon de l'entrée retentissait. Cet incident avait laissé des traces et je n'étais pas sûre de retrouver un jour mon équilibre antérieur.