Je l'entends encore dire : "La ville nous appartient et nos devons l'occuper avec la vie et l'art. Les murs et les places sont à nous, les toits sont la propriété de ceux qui ont des choses à dire au ciel".
La tendresse est un acte de résistance civile.
Il semblait si difficile de dire non. Savoir dire non. On assimilait toujours cette difficulté à une carence intérieure où à une espèce de lâcheté innée qui rendait suspects tous ceux qui doutaient de quelqu'un ou de quelque grande vérité du moment.
Temps des rapaces humains bien implantés. Temps de pénurie et de bonheur de supermarché, vitrines pleines de produits identiques, en masse. Aux coins des façades bien propres, dorment, recroquevillés, des petites silhouettes errantes, ces formes sombres présentes dans toutes les villes.
Habiter quelque part n'a jamais été simple et les frontières que nous avons essayé d'ignorer se sont imposées partout sur cette terre, chaque jour plus sanglantes et abyssales.
Est-ce contre-révolutionnaire de penser que les masses sont parfois pires que des troupeaux?