Les gens normaux sont ceux qu'on ne connaît pas encore.
Emma murmura au reste de la Bande que si elle aimait les photos c'était parce que, une fois prises, elles ne changeaient jamais, contrairement à leurs sujets.
Ma mère dit toujours que le déjà-vu, ça signifie qu'on est en train de faire ce qu'on est exactement censés faire.
La vérité semblait plus fausse qu'un vrai mensonge.
Le sexe c'est comme la pizza, confirme Emma.
Vanessa Martin était la fille la plus aimée et la plus détestée des secondes. Tout dépendait de qui parlait : les garçons adoraient ses débardeurs décolletés, ses soutiens-gorge rembourrés, ses minuscules shorts, son rire aigu et sa manie de suçoter tout ce qui lui passait sous la bouche, crayons, sucettes ou mèches de cheveux ; les filles la haïssaient pour les mêmes raisons.
Parfois,la vérité semblait plus fausse qu'un vrai mensonge.
Ses préférées étaient celles de Yoda.Alex trouvait qu'elles ressemblaient à ses pensées.
Désordonnées,mais malgré tout logiques et sensées.
En cet instant précis, elle ne voulait qu’une chose : dormir. Si seulement elle avait pu éteindre son cerveau…
Trop de pensées, trop d’émotions le remplissaient ces derniers temps. Elle réfléchissait trop. Certains soirs, il lui suffisait de se masturber pour le mettre hors service quelques heures. Cette nuit-là, l’idée ne la tentait pas. Même en faisant l’effort de s’y mettre, elle n’était pas sûre de réussir à « finir », à voir le feu d’artifice. L’idée la déprimait plus qu’autre chose.
Les orgasmes restaient un domaine mystérieux. Elles avaient comparé leurs baisers, bien entendu, discuté de langues, de dents et de salive, et comment les gérer ; elles avaient donné leur avis sur leurs seins, ce qu’elles aimaient et quel degré de pression leur donnait la sensation d’être des vaches qu’on trayait ; elles avaient échangé des dick-pics, des histoires de suçons et des appréciations sur les garçons qui savaient dégrafer, d’une main, leurs soutiens-gorge ; elles avaient, en gloussant, discuté de ce qu’elles faisaient de leurs mains, de leurs lèvres, de leurs dents et de leurs langues à proximité de la nuque d’un garçon, de sa bouche, de son sexe… Elles avaient même comparé toutes les tailles, toutes les formes et toutes les couleurs possibles de pénis, exprimé leur opinion sur le rasage et sur l’épilation, confié ce qui les excitait vraiment…