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Citations sur Une poire pour la soif (13)

De Corinth il en est venu d'une autre sorte, cette nuit-là, juste pour voir. C'étaient ceux supposés être des gens comme il faut, mais qui aiment bien faire péter un bouton de col de temps en temps. Et quand personne regarde de leur côté, qui aiment bien embrasser la femme du copain, lui pincer le derrière et laisser traîner une main sur sa cuisse, toujours accidentellement, bien entendu. Ceux-là ils restaient tous dans leur voiture, parce qu'ils pouvaient mieux se beurrer la hure en privé, là dehors. Parce que, une supposition que ça se sache en ville qu'ils picolaient et faisaient la faridon, ça les mettrait dans une drôle de mouscaille à l'église et avec les gens bien. Il y a une différence entre les gens bien et les gens qui sont juste comme il faut. Les gens bien sont ceux qui prennent le plus de précautions pour que les autres sachant pas qu'ils picolent. [p. 97]
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— Elle est vraiment bonne, celle-là, j’ai dit. D’abord tu t’arranges pour que je t’aide à faire quelque chose sans me dire ce que c’est. Tu me promets juste de l’argent, et quand je découvre que c’est d’un meurtre qu’il s’agit, tu me dis de pas me biler. Tu me bourres le mou avec l’argent. Et en plus, t’essayes de m’empoisonner quand je me mets à le chercher. Et voilà que maintenant tu colles le meurtre sur le dos d’un demeuré. T’as tout pour plaire, toi, je dois reconnaître. » Smut s’est arrêté de tourner. Il avait un air perplexe sur la figure, un peu comme s’il avait voulu m’expliquer pourquoi il avait agi comme ça mais qu’il savait pas par où commencer. Il s’est remis au comptoir. Il s’est mordu le pouce en regardant par terre. « Si tu démarres au bas de l’échelle, qu’il a dit, faut être plus dur que ceux qui se trouvent entre toi et le haut. »
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Tous ils aimaient entendre le nickelodeon. Ils tiraient à pile ou face, savoir celui qui mettrait le nickel dans la fente. Quand un morceau finissait, ils pariaient encore un coup et remettaient un autre disque. Ce qui leur plaisait c’était les disques de hill-billy lugubres chantés par un de ces bouseux des collines. Leur préféré c’était un nommé Basil Barnhart, le Baryton de Bear Mountain. C’était rudement dommage que les ours l’aient laissé s’échapper.
[...]
Old Man Joshua était pas tout seul à raffoler du nickelodeon. Tout le monde à Corinth était presque aussi pire que lui. Chez les blancs, on appelait ça un nickelodeon, ou juste phonographe, mais les négros ils appelaient ça un piccolo. On avait plein de disques pour le nôtre, surtout de la musique de danse pour les jeunes, mais il y avait aussi plein d’autres choses, de ce que les vieux birbes et les tarés voulaient entendre. […] Des fois quand Old Man Joshua était suffisamment pompette, il jouait un air à nègres qu’un représentant avait refilé à Smut un jour. Strange Fruit, que ça s’appelait. Ça commençait : « Les arbres dans le Sud donnent des fruits étranges, du sang sur les feuilles, du sang sur les racines », et c’est une négresse qui chantait ça, avec une voix rauque qui vous fichait le cafard. Ça causait de lynchage, et la négresse elle en faisait quelque chose de drôlement bien. Old Man Joshua une fois il avait aidé à pendre un nègre, dans sa jeunesse. Quelqu’un avait raconté que le nègre avait violé une blanche. Maintenant, quand le vieux avait ses douze bières sous la ceinture, il s’asseyait et il écoutait ce truc-là. Des fois vers la fin il chialait, mais quand la musique s’arrêtait il s’arrêtait de pleurer aussi. « Je sens encore ces satanés yeux sur moi qui me transpercent », qu’il disait Old Man Joshua. Ensuite il rotait un bon coup et il se reprenait. C’était juste quand il était plein qu’il était comme ça. À jeun, il aurait eu aussi tôt fait de lyncher un négro que de se moucher.
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Tous ils aimaient entendre le Nickelodeon. Ils tiraient à pile ou face, savoir celui qui mettrait le nickel dans la fente. Quand un morceau finissait, ils pariaient encore un coup et remettaient un autre disque. Ce qui leur plaisait c'était les disques de hillbilly lugubres chantés par un de ces bouseux des collines. Leur préféré c'était un nommé Basil Barnhart, le Baryton de Bear Mountain. C'était rudement dommage que les ours l'aient laissé s'échapper.
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Badeye il devrait effectivement faire l'affaire pour mélanger les drinks -ça je dis pas-, parce qu'il avait jamais rien fait d'autre que de préparer des drinks, pour lui ou pour les autres. Il devait avoir la quarantaine, et je suis sûr que si on lui avait pressé la joue à Badeye il en serait sorti une demi pinte de gnôle. Il était comme qui dirait saturé.
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Il était vieux et il avait fait la guerre à Cuba.Il avait une jambe de bois et une pension du gouvernement.il était chauve et il n ‘avait plus de dents.Même pas des fausses.mais cela ne faisait rien , vu qu’il buvait ses repas la plupart du temps.
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— Mais les gens d'ici louent bien une cabine pour deux heures, des fois.
— C'est différent.
— Ah bon ?
— Ouais. Les gens d'ici qui font ça c'est des gens comme il faut. Les filles, pour la plupart c'est des filles qui font partie de la chorale de l'église, et qui font ça aussi. Les gars viennent des meilleurs familles. Mais si je devais laisser des putes venir ici ce serait différent.
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"Donne-moi un paquet de Camel et une pochette d'allumettes. Et pis une bouteille d'eau gazeuse, pendant que tu y seras. Et un décapsuleur."
Je lui ai donné les allumettes et les cigarettes. J'ai mis la bouteille dans un sac en papier que j'ai poussé vers lui. Il s'est penché encore un peu plus, parce qu'il y avait deux filles assises tout près au comptoir.
"Donne-moi aussi un paquet de peaux de zébi."
Je lui ai donné le paquet, et il l'a tenu dans sa main, l'air de calculer quelque chose.
"H'm, y en a que trois par paquet." Smut a fourré le paquet dans sa poche. "Fait plus d'une semaine que j'ai pas fait l'amour. Tu ferais aussi bien de me donner encore un paquet de ces trucs-là.
- Tu doutes de rien toi au moins, j'ai dit en lui donnant un autre paquet.
- Et c'est rien, que ça. Tu verrais ce que j'ai dans ma poche."
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"J'ai tellement fumé de cette saloperie de tabac au rabais, moi j'en peux plus. Ça pique vous pouvez pas savoir, j'ai la langue tout acide. Du Quince Ilvert, c'est ça que je veux.
- Tu veux du quoi ? Badeye a fait.
- Donnez-moi une boîte de Quince Ilvert.
- De quoi qui cause, bordel ? Badeye a demandé.
- Il veut une boîte de Prince Albert, j'ai fait.
- Alors pourquoi qu'il le dit pas, bordel ?
- C'est ce que j'ai dit, Catfish a dit.
- Pourquoi que t'apprends pas à causer anglais, d'abord ? Dans ce pays c'est l'anglais qu'on cause. Tu devrais arrêter de baragouiner ton patois, nom de Dieu."
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Un mec pouvait s'être fait mettre en pièces dans une bagarre au couteau ou s'être éclaté la tête dans un accident d'auto ; il aurait pu sauter sur un bâton de dynamite, LeRoy les reconstituait souvent plus beaux qu'ils n'étaient de leur vivant.
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