Les âmes vives

Inès, seize ans, en quête d'identité et en plein questionnement sur le sens de sa vie et de ses origines entre en contact avec Gégé par le biais d'un forum . C'est le seul qui semble l'écouter et la comprendre. le lien qu'ils tissent, renforce les convictions d'Inès sur la foi musulmane et ses préceptes. La jeune fille ignore que Gégé « rabat » des jeunes filles sur les forums pour le compte d'un imam extrémiste.

Sur le scénario de Christophe Pelot, Isabelle Rossignol met en lumière avec justesse les interrogations d'Inès et sa place dans le monde à travers un sujet malheureusement très actuel, celui de l'endoctrinement religieux. Simple et efficace, le roman trace une belle ouverture à la discussion sur la radicalisation, ainsi qu'une compréhension aisée des rouages de l'embrigadement.

En adoptant différents points de vue (l'héroïne embrigadée, ses parents, le rabatteur...), le récit immerge de manière précise dans le mécanisme de l'endoctrinement. D'un côté Inès, qui "n'arrive pas à trouver sa place" bien qu'elle soit dans une famille heureuse; de l'autre Gérard, recruté par une organisation islamiste pour "harponner" les jeunes les plus fragiles. On voit bien les techniques de manipulation utilisées: mettre à l'aise "en parlant de tout et de rien", sortir des phrases toutes faites ("Tu n'es plus toute seule, ma soeur."), répéter les pseudo préceptes du Prophète ("des sortes de mantra") afin de laver le cerveau.

Dès lors, Inès "se sent mener une double vie", mentant à ses parents, voyant Gérard ("Son messager. Son envoyé d'Allah. Son frère.") et l'imam en secret. Driss et Karima perçoivent bien le changement d'attitude de leur fille ("Comment est-ce qu'elle a pu se transformer autant?") mais n'arrivent pas établir le dialogue. Son amie Sarah ne comprend non plus ce soudain intérêt pour ses origines marocaines ("Tu sais quoi, toi, des filles du bled?").

Et puis il y a Jane et Arthur. Avec son reportage photo osé sur la burqa, le jeune homme cherche à contester l'extrémisme religieux de manière artistique. Son amie, en habituée de la bibliothèque, est chargée d'y déposer le "livre pirate" en toute discrétion. Ce sera l'élément déclencheur pour Inès, déjà choquée par la nudité autour d'elle et les agressions sexuelles gratuites.

La fin montre les différentes manières de gérer la situation après le drame. Tandis que les services de police s'évertuent à démanteler le réseau, l'équipe médicale cherche à rétablir le lien avec la famille, et surtout, à montrer à Inès "ce qu'est réellement l'islam". C'est souvent à cause d'une méconnaissance de la religion que les jeunes se laissent en effet embarquer par des usurpateurs.
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..

J'ai lu depuis 18 mois de nombreux livres ados sur la radicalisation et celui-ci est le quatrième qui décrit son processus chez une jeune fille : l'éloignement d'un des parents d'origine musulmane et la recherche des souvenirs grands-parentaux, l'approche par internet et le rôle des recruteurs, l'aveuglement des parents...La diffèrence ici est peut-être dans un traitement adapté aux plus jeunes, moins anxiogène, avec une faible épaisseur des personnages secondaires et un « attentat » livresque plus symbolique que choquant.

Les âmes vives met en scène Inès, une jeune française d'origine marocaine qui se radicalise grâce à un réseau sur internet.

Ici, pas de moral. le lieu central, c'est la bibliothèque et c'est là que tout se joue et où tous personnages s'y retrouvent : Inès, Vivien, la bibliothécaire, GG.

Les parents d'Inès ne sont pas dans le déni et sentent que quelque chose ne va pas et essayent d'agir mais en vain.

Le sujet à traiter est délicat, pourtant c'est un pari réussi pour ce livre. J'ai particulièrement apprécié la fin et l'approche psychologique par la religion pour se déradicaliser.

Un thème d'actualité, traité sans excès et sans aspect moralisateur. Bref, un bon livre.

Les Âmes Vives, c'est l'histoire d'Inès, 16 ans. Inès, c'est une francaise d'origine marocaine, mais aussi un cerveau torturé par trop de questions.
Comme énormément d'adolescents, si ce n'est tous, elle se questionne sur elle, sur ses croyances, son appartenance culturelle ou religieuse.

Un jour, elle tombe sur un forum de discussion, où elle rencontre Gégé. Il s'impose vite comme étant le seul qui semble la comprendre, le seul qui lui apprend ce qu'elle veut savoir : l'histoire et la foi musulmane. Au fil de leurs discussions, sa confiance en lui ne cesse de se renforcer. Sauf que ce qu'Inès ignore, c'est que Gégé agit sous les ordres d'un imam extrémiste, et est chargé de « laver le cerveau » à des jeunes filles afin de les radicaliser.

Dans son roman, Isabelle Rossignol nous fait suivre la lente descente aux enfers d'Inès, inconsciente du danger qui la menace, sous les yeux impuissants ou aveuglés de ses parents. C'est une réelle claque, qui frappe pile au bon endroit : en plein dans le coeur.

A 16 ans, Inès se sent mal et s'isole de plus en plus. Elle ne retrouve plus sa place dans la famille et revendique ses origines berbères. Sur un forum, elle entre en contact avec Gégé, qui prône une foi musulmane exigeante. Elle se laisse séduire, attirer par cette vision de la vie. Mais qui se cache derrière ce garçon ?
Un texte fort, violent, fort sur l'endoctrinement. On voit avec angoisse comment la jeune fille se fait manipuler, on imagine le pire. Comment les parents , les amies ne voient pas à quel point Inès change ? c'est bien expliqué, sans jugement. Un roman qui fait froid dans le dos et pose de nombreuses questions.
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..

Une claque ! C'est ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman qui vous tient en haleine durant ses 175 pages. La 4ème de couverture ne vous prépare pas à ça... La manipulation, le mensonge, l'isolement...
Driss joue au foot avec son fils quand il entend les sirènes... Il se fige, pense aux attentats et surtout... à Inès, sa grande fille, si distante, si dure, si froide ces derniers temps... Alors il rentre à la maison, avec son fils déçu, et appelle, appelle...
Flashback : on suit Inès et son mal-être, sa quête d'identité, sa tristesse de par la disparition de sa grand-mère chérie, sa détestation des vulgarités des garçons du lycée, des affiches dénudées... Jusqu'à sa rencontre, via un forum, avec GéGé, un "converti", qui, lui, semble comprendre celle qui ne trouve pas sa place... Cela doit rester secret, les conversations, les rencontres, l'imam...