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Critique de helhiv


helhiv
06 septembre 2018
Il y a des auteurs du XXe siècle à côté desquels il semble incongru de passer parce que tout le monde loue leur oeuvre et que tout le monde ne peut pas avoir toujours tort. Philip Roth en fait partie, lui dont on a dit, lors de sa mort il y a quelques mois, qu'il aurait dû recevoir le prix Nobel de littérature et que nul mieux que lui n'avait interrogé l'identité américaine.
Goodbye, Columbus est un recueil de six nouvelles qui l'ont fait connaître et reconnaître. Les six histoires se déroulent durant les années 40 et 50.
J'arrive après la bataille, c'est-à-dire après qu'il a disparu, mais je me demande bien ce que le public a bien pu trouvé d'extraordinaire chez cet auteur. Je crois que je me le demanderai tant que je n'aurai pas lu autre chose de lui ...
La nouvelle éponyme Goodbye, Columbus est une lourde romance qui a bien mal vieilli. Deux gens se séduisent couchent ensemble et se séparent quand les parents de la jeune fille le découvre. Super ennuyeux. Les deux nouvelles suivantes passeraient à coup sûr pour antisémites si elles étaient écrites aujourd'hui par un non-juif. Dans La conversion des Juifs, un enfant fait du chantage au suicide sur sa mère et son rabbin s'ils ne reconnaissent pas les incohérences de la religion. Dans le défenseur de la loi, un conscrit juif essaie de jouer sur la fibre religieuse de son supérieur et coreligionnaire pour obtenir des avantages et tirer au flanc. Epstein est une sorte de vaudeville pâlichon, ça se chamaille, ça se trompe et ça se retrouve dans le drame. Bof. L'habit ne fait pas le moine, ce sont les souvenirs de lycée du narrateur qui a fréquenté de futurs malfrats. Et alors ? Uniquement pour amateurs d'anecdotes lycéennes. Eli le fanatique sauve un peu le lot même si cette nouvelle manque de réalisme. Elle pose le problème de la place de la religion et des coutumes associées dans une société. La conclusion, à laquelle j'adhère, semble être que la religion est un piège qui se referme sur celui qui s'y soumet.
Le jour où je ne saurais plus quoi lire (c'est pas demain la veille !), j'attaquerai un autre livre de Philip Roth. Sinon, comme c'est le cas chez d'autres auteurs, même du XXe siècle, Philip Roth semble être un auteur très masculin pour lequel les femmes n'ont qu'un rôle très décoratif. C'est étonnant pour un auteur newyorkais, réputé pour son expertise sociologique. Peut-être que ça ne se confirme pas dans la suite de son oeuvre ...
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