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Critique de LoupAlunettes


Beaucoup de choses vont par deux.

Les âmes romantiques diraient, penseraient, Amour.



Les deux histoires de ce roman vont par deux.

Elles parlent d'amour.

Elle parle d'adolescence aussi, du dur passage vers l'âge adulte.

L'amour ne se commande, ne se trouve pas aussi simplement, si tant est que l'amour soit là.



"Tant que mon coeur bat" raconte comment on peut se remettre d'un chagrin d'amour.

La première Nouvelle de l'auteure offre un triste triangle amoureux, une histoire qui n'a rien d'un Conte de fée.

Deux histoires contrariées, une légère, une grave.

Benoît est en Terminal, il est attaché à la jeune Esra qui est en Seconde.

Elle est mystérieuse, sensible, un peu torturée.



Des va et vient dans le temps nous expliquent pourquoi Esra est au 36ème dessous, pourquoi son coeur est brisé et pourquoi Benoît ne peut rien y faire.

C'est naïf et dur à la fois, comme une jeune ado de 15 ans amoureuse d'un adulte de 15 ans son aîné.

Le récit est court mais tout est dit en une économie de mots qui font mouche.



Le fantasme se brise, la fraîche source d'inspiration s'est tarie pour l'écrivain, cet Antoine, qui en demande plus et la "passion" de la jeune fille devient rapidement un enfantillage gênant, encombrant.

L'abandonnant là à plusieurs reprises de leur itinéraire amoureux, Antoine, reprend toute la confiance qu'il avait placé au creux du coeur d'Esra et qui l'avait faite femme dans leur robinsonnade amoureuse.

Nous ressentons nous-même de la gêne à la lecture, pour des raisons évidentes.

Cet amour qu'Antoine, adulte, exprime pour Esra est assez violent.

Comment l'Amour pouvait la rendre folle?



La présence du personnage de Bastien redonne une place importante aux sentiments ados de Esra, laissant la résilience nous prendre le bras plutôt que de nous laisser céder à l'indignation.

C'est lui qui raconte.

La protection parentale n'est pas le propos mais il n'est pas oublié, pour plus de crédibilité auprès des lecteurs, pour nous offrir un caractère plus rassurant.

On se dit "tant qu'un coeur bat, tant que des coeurs battent pour un coeur brisé, rien n'est perdu".

A la fin de cette histoire ci, on souffle, la poitrine se relâche.



Sortez les mouchoirs,

l'autre histoire d'ados suit juste derrière et cela ne sera pas non plus très tendre.

C'est un récit à deux voix.

Mais une des voix s'est perdue dans le temps, dans des circonstances que l'on ignore encore.

Chacun se raconte, Cyril et Laura, chacun à une étape de l'histoire pour qu'enfin nous comprenions et que les bouts se rejoignent.

Ils se sont rencontrés, elle avait quatorze ans, lui dix-huit. Décidément.

Le Romantisme prend décidément un goût amer.



Madeline Roth insiste sur cette envie irrésistible des ados de grandir plus vite.

C'est parfois un peu cru et nous ressentons une espèce de malaise dans la dichotomie entre le fantasme et la réalité.

Tandis que Cyril se défend de tout attachement, vivant leur rencontre d'une façon virile, il finira par éprouver du remord. Nous savons pourquoi, à plusieurs niveaux.

Laura est une écorchée et Cyril ne se classe pas personnellement dans le registre des chics types.

Cette deuxième Nouvelle est aussi percutante.



Au titre si évocateur d'espérance nous sommes confrontés à une désillusion, assez violente.

Ici aussi, il y aura de la résilience et du coeur à recoudre mais cette fois, le bateau coulera à pic.

Laura est un fantôme qui vient hanter la mémoire de Cyril.



L'auteure nous laisse là, à notre tour, choisissant de clore le roman par l'histoire qui nous remet la chape de plomb. Et alors quoi?

Que faire de cela?

Et là, on regarde intensément le titre.

Un roman fort, à réserver à un public averti de grands ados, pour les jours de pluie la boite de kleenex à la main.
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