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Critique de Pchabannes


Le livre d'un chrétien interrogé par l'Islam, sans concession face à la modernité consumériste et déchiré par la perte de foi de l'Église. Un livre de combat sur soi. À découvrir pour sa langue et la profondeur de la réflexion.

Des interrogations existentielles
Comment la France saura-t-elle résoudre les questions posées par l'arrivée de l'Islam sur ses terres alors qu'il lui semble naturel de nier le fait religieux ou de le regarder d'un oeil tantôt indifférent, tantôt suspicieux comme le vestige d'une arriération mentale.
Serions-nous à une croisée des chemins à l'image de notre civilisation lorsque l'Islam frappait à la porte à Constantinople en mai 1453 ? Croyons-nous vraiment que notre présent soit devenu éternel par la grâce du temps court de la religion du progrès ? le christianisme peut-il encore apporter une réponse au monde ? Dans quelles conditions l'Islam et le Christianisme peuvent-ils proposer une paix au monde ?

Une culture, un regard, une douceur
Pour répondre à ces interrogations, Jean-Marie Rouart partage avec douceur et pour le plus grand plaisir du lecteur, des sujets aussi divers que la pensée de Jacques Maritain ou le témoignage des Moines de Tibhirines, son expérience dans le cadre de la défense de Omar Raddad ou les concepts profonds du Cardinal Ratzinger, de la survie de l'âme à l'existence de la Providence, de la beauté de notre civilisation modelée par le Christ dans sa morale, sa culture et son héritage offert au monde.

L'aporie de la marchandisation des êtres
L'auteur, avec cette plume délicate qu'on lui connaît, pointe l'aporie de notre monde.
« Les entreprises multinationales ont implanté leur tyrannie mondiale sur les êtres qu'ils guident tels des marionnettistes vers des biens de consommation. Sans jouer les pères la vertu, la marchandisation du monde, le traitement des hommes comme des choses à des fins commerciales, crée les conditions d'une nouvelle religion matérialiste.
D'où la question : y a-t-il encore une place pour le religieux ou la croyance ? »

La spiritualité rassemble
Et avec nostalgie et vérité, Jean-Marie Rouart pointe la perte de spiritualité de l'Église descendue de sa chaire hésitant à proclamer la vérité, le chemin et la vie en s'éloignant du message ardent des Pères de l'Église. Une perte de foi qui ne permet pas de découvrir les subtiles convergences avec l'Islam spirituel que l'auteur nous fait découvrir patiemment.

« La loi de Dieu n'est pas au-dessus des lois de la République » proclame Gérald Moussa Darmanin. Une assertion inquiétante pour la concorde civile tant sa vigueur tente de cacher sa fragilité philosophique et pratique.

L'académicien espère en la Providence en une profession de foi.
« Ne faudrait-il pas que l'église, la cathédrale, doivent revenir ce qu'elles ont cessé d'être depuis que le catholicisme contemporain les en a dépossédés de leurs enchantements : un lieu hors du monde laïc même s'il demeure étroitement et passionnément en lien avec ses drames et ses souffrances ; un lieu de beauté et de mystère ».

Lectori salutem, Patrick

Lien : https://www.quidhodieagisti...
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