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Critique de Ewylyn


Ewylyn
09 septembre 2013
Je tenais à remercier Babelio pour cette opération Masse critique et les éditions Bragelonne pour ce livre. Lorsque le mail de Babelio m'a été envoyé, en lisant le résumé, je savais que ce livre était fait pour moi. On parle d'une relique, d'une historienne, d'un livre, de politique, d'amitié, de révolte... Il combinait des mots clés qui m'ont instantanément fait réagir et accepter la proposition.

Après lecture, mon enthousiasme est tout aussi palpable. J'ai sincèrement adhéré à ce premier tome dont la fin pourrait se suffire à elle-même, même si d'éventuels détails restent en suspend et qu'ils restent à être éclaircis.

L'histoire est complexe, du moins, on la croit simple, mais elle se complexifie de chapitre en chapitre pour gagner son apogée à la fin de la première partie. La première partie nous présente Dun-Cadal, un ancien général de l'Empire, aujourd'hui une République. Ce Dun est un sacré personnage, un fort tempérament, courageux, atypique et impressionnant. Même s'il n'est plus le vaillant personnage d'autrefois, sa gouaille demeure inchangée, Viola, l'historienne va vite s'en rendre compte. Il nous livre alors son histoire, ses pensées ainsi que les grands événements qui ont bouleversé le cours de l'Histoire.

Viola est attachante, à sa manière, elle est effacée, mais tenace et surtout perspicace. J'adore ce qu'elle représente et ce qu'elle recherche auprès de Dun, L Histoire, une Vérité et une relique sacrée, l'Épée de l'Empereur, Ereid. Elle gagne en importance dans la deuxième partie, mais d'une manière très inattendue, c'est lié à cette surprise de la fin de la première partie. Un coup de maître de la part de l'auteur, quel revirement, je n'y aurais jamais crût, j'applaudis ce retournement de situation.

La forme du récit est elle aussi bien pensée, les changements entre passé et présents sont très bien orchestrés, bien assez pour que l'on ne se sente pas perdue une seule seconde. J'ai trouvé intelligent de commencer avec la version de Dun-Cadal avant de passer au point de vue d'un autre personnage durant la seconde partie du récit. Je ne me suis pas sentie perdue, au contraire, l'auteur sait également manier la fluidité de ses mots. On se laisse aisément embarquer dans cet univers riche et complexe, la plume d'Antoine Rouaud étant soignée et fluide.

Ce fut une très belle lecture d'un point de vue des mots. Les répliques sonnent justes, les tics de langage, le cynisme, la manipulation politique, l'hésitation, tout est habilement bien transcrit. Quant aux descriptions, elles sont magistrales, les scènes de combats sont réalistes, l'ambiance des diverses cités, les émotions, l'auteur maîtrise son univers, ses personnages et son récit jusqu'au bout. On pourrait juste lui reprocher la surabondance de points d'exclamation ou la superposition de signes de ponctuation comme « !, », on m'avait fait la réflexion que cela n'était pas possible, réflexion approuvée dans les livres sur la langue française, je m'en étonne à chaque fois que je ça. Mais rien de très grave, ça n'altère ni mon enthousiasme ni la très bonne qualité du texte.

Quant aux autres personnages, ils sont à l'image de Dun-Cadal, complexe, ils sont leurs petits défauts et leurs qualités, leurs passés et leurs espoirs futurs. Grenouille est certainement le plus complexe parmi tous ces protagonistes, je vous laisse le plaisir de le découvrir, car il ne mérite pas que je le gâche. Rogant est sympathique, on manque d'information à son sujet, mais il est toujours là au bon moment. de Page est compliqué, j'ai encore dû mal à saisir ses souhaits, ce qu'il recherche véritablement. Esyld m'a totalement stupéfaite, son intrigue m'intéresse énormément et j'espère en apprendre davantage à son sujet, comme Viola ou Mildrel. Aladzio m'a beaucoup intéressée, je l'ai trouvé fort sympathique et drôle quant à l'Empereur, je l'ai trouvé démuni et touchant. J'aurais aimé en connaître encore plus sur l'Empire, les Reyes ou encore Logrid, ils méritaient d'être plus mis en avant. Les Azdeki, notamment le père est terriblement ambitieux et fin stratège, je me demande ce qu'il mijote. En somme, chaque personnage apporte sa pierre dans ce récit, ils ont tous leur importance de manière directe ou pas, les protagonistes principaux sont aussi bien travaillés que les secondaires, c'est un des nombreux atouts du roman.

En conclusion, je vous conseille ce premier tome de la Voie de la Colère. L'auteur nous transporte dans un autre monde, avec ses hauts et ses bas, avec des personnages complexes et réalistes et une intrigue bien menée. le récit oscille brillamment entre fluidités et une plume très recherchée, tous les ingrédients sont réunis pour en faire un très bon livre, malgré quelques menus détails négatifs. J'ai été charmée par l'histoire, je suis entièrement conquise et j'ai hâte de lire la suite, car il mérite d'être lu. Ce roman n'a pas besoin d'être comparé au Trône de fer, ça lui dessert presque, il a bien d'atouts qui se suffisent à eux tous seuls et qui prouvent qu'il a tout d'un grand livre. Merci Babelio et Bragelonne pour cet envoi.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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