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Critique de Vance


Vance
15 septembre 2013
L'auteur ici semble clairement avoir opté pour les personnages plutôt que pour le décor qu'il néglige en permanence. Et au début, on a même l'impression de lire une version sobre et froide de Légende, le roman de Gemmell narrant le dernier combat d'un chevalier légendaire. L'un des deux atouts de l'ouvrage réside d'ailleurs dans la personnalité de Dun-Cadal, vieillard aviné se rappelant sa gloire passée au travers de récits épiques et de souvenirs émus. Malgré un style maladroit (beaucoup de répétitions inconvenantes, l'auteur revenant trop souvent sur certains passages et réflexions et faisant appel aux même tournures – pourquoi le regard d'un individu soupçonneux doit-il être systématiquement associé au même adjectif ? On retrouve l'expression « regard torve » une bonne dizaine de fois !), on ne peut que se prendre d'affection pour cet ancien chevalier qu'on aimerait revoir aussi sémillant que jadis.

Le second atout réside dans la structure du roman, Rouaud ménageant progressivement une grosse surprise à la manière d'un happening de fin de saison. Certes, on voit venir le procédé de loin (la résolution de la première intrigue se déroulant vers le premier tiers, on se doute très vite qu'il y aura autre chose que la quête de l'Epée disparue des empereurs), mais cela a le mérite de relancer l'intérêt du livre. Dommage que l'écriture et le rythme ne soient pas à la hauteur, le second tiers revenant sur les événements du premier mais par un autre biais, un autre point de vue : une option intéressante mais encore une fois lourdement mise en place, sans aucun subtilité. Et là, au moment où je commençais déjà à lire en diagonale (chose que je ne fais qu'exceptionnellement) en soupirant de ne pas arriver rapidement à la fin, l'intérêt fut subtilement relancé. Oh, ce ne sont pas les complots, les attentats et les grandes révélations qui m'ont replongé dans la Voie de la colère, mais quelque chose de plus ténu et qui, à mon sens, constitue la plus grande réussite de l'oeuvre : les sentiments, cette relation particulière entre le Maître et l'Elève que, malgré, encore une fois, trop de redondances, Antoine Rouaud a su mettre en lumière et faire mûrir.

Au final, beaucoup de sympathie émane des personnages de ce roman qui, commençant comme un petit feuilleton français, s'achève sur le mode d'une grosse production hollywoodienne. Les emprunts au cinéma de genre sont d'ailleurs nombreux (qui parmi vous n'a pas compris que le Souffle était un autre nom donné à la Force des Jedi ?) mais pas rédhibitoires – et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de bonnes histoires de dragons.

Ce volume est censé donc être le premier d'une saga. J'hésite à me procurer la suite car, honnêtement, l'intrigue au coeur de ce cycle (« le Livre & l'Epée ») ne m'a pas du tout enthousiasmé. En revanche, je crois que j'aimerais retrouver ces personnages. Au moins une fois…

A préciser : pour un ouvrage non encore finalisé, il faut féliciter la maison d'édition, qui a produit un ouvrage contenant très très peu de coquilles (j'ai relevé une faute d'accord et une inversion de nom, entre autres). C'est dire le sérieux de l'entreprise.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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