Après la lecture des premières pages de "
Locus Solus" de
Raymond Roussel, j'ai eu le sentiment que je ne pourrais peut-être pas aller jusqu'au terme du roman. Mais je me suis fais violence (violence étant tout de même un bien grand mot) pour ne pas céder à la facilité. Car, au fur et à mesure, je comprenais que l'intérêt du récit ne résidait pas dans la progression d'une histoire portée par une intrigue bien construite, mais s''incarnait plutôt dans sa forme même. J'ai donc été déçu au départ parce que
Raymond Roussel proposait une littérature trop originale, faite d'une langue précieuse et recherchée, n'hésitant pas à faire appel, si nécessaire, à des néologismes, et s'aventurant dans d'interminables descriptions mécaniques alambiquées, rappelant à la fois l'univers des surréalistes et celui des romans de
Jules Verne. Suivant un schéma bien ordonné, le narrateur se rend chez un certain Martial Canterel, maître de la somptueuse propriété de
Locus Solus, pour une visite plus que singulière. Débute alors une étonnante présentation en sept étapes des merveilles conçues par le démiurge Canterel, dispositifs farfelus, abracadabrantesques et semblant sortis des mains du créateur de Frankenstein.
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