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Critique de franksinatra


Comme ce paquebot, j'ai lutté avec véhémence contre les tempêtes et les bourrasques et résisté au chant pressant des sirènes qui m'exhortaient à abandonner la lecture de l'ouvrage de Joël Roussiez et je suis allé jusqu'au bout d'un périple qui fut long, difficile et compliqué.
Quitter le navire lorsque les nuages s'amoncellent et que les rats le désertent au détour d'une escale décevante n'est pas dans mes habitudes et je tenais à respecter mon engagement auprès de Babelio qui m'honore de sa confiance en me proposant régulièrement des livres lors des masses critiques générales ou privilégiées.
La lecture de l'extrait en 4ème de couverture ne m'avait pas forcément attiré et celle du rabat de la page de couverture a douché mon peu d'enthousiasme : "Sur le plan esthétique, il tient pour essentielle la forme qu'il définit comme l'expression d'affects, ce qui la différencie du style qui est l'utilisation de procédés efficaces. La forme est une grammaire affective, elle pousse, met en branle, lie et relie. le thème, l'histoire sont des moyens qui permettent de poursuivre et d'intensifier le mouvement. Cette propension favorise le lyrisme comme exaltation de ce qui est ; mais lyrisme impersonnel qui s'appuie sur l'extériorité (une nature, un monde, un cosmos) et non sur l'intériorité (un individu, une personne, un être)." Alors mettons nous bien d'accord : le nombre d'étoiles que je décerne n'est que le simple reflet du plaisir et de l'intérêt procurés par la lecture de l'ouvrage que je note et jamais au grand jamais l'écho d'un jugement péremptoire de la qualité intrinsèque de l'oeuvre (je n'adopte un ton péremptoire qu'en cas de tentative de comparaison entre Aya Nakamura et Bob Dylan). Je ne porte donc pas de jugement de valeur sur cette analyse du travail de l'auteur, ni sur l'oeuvre en elle-même telle que je l'ai lue et je suis persuadé que d'autres lecteurs apprécieront "Un paquebot magnifique" mais moi je n'ai tout simplement rien compris. La plupart du temps, je nageais dans un océan incompréhensible et abscons et me noyais dans des descriptions qui n'éveillaient en moi aucune image, aucune émotion.
L'auteur aligne des mots dont l'enchainement ne fait pas sens pour moi, des mots qui souvent me sont inconnus et dont j'ai renoncé à chercher la définition qui n'apportera rien à ma compréhension du texte. Et j'entends déjà ceux qui vont me dire : " mais pourquoi chercher à comprendre tout le temps ? Laisse toi porter par la magie et la poésie du style..." Malheureusement je suis hermétique à l'univers de Joël Roussiez, à sa beauté, son esthétisme, sa poésie. Les personnages m'ont semblé vides, creux, sans relief, comme des ectoplasmes dont les dialogues me sont apparus futiles et inconsistants. Et le talent que je reconnais à l'auteur dans la description de la mer, du ciel et des nuages aux couleurs, aux mouvements et aux formes si variés pour ne pas se répéter tout au long des 279 pages ne m'a pas touché. Au final, à part l'histoire des deux amants de l'île et celle du sous-marin et de la maison qui vole que j'ai appréciées, je n'ai pas réussi à rentrer dans ce roman lyrique évoquant un voyage en mer sorte d'allégorie des aléas de la vie, ni dans la démarche artistique de l'auteur, sans doute à cause d'un manque de créativité et d'un imaginaire quelque peu limité qui m'empêchent de voir des vipères cérastes dont l'habitat est exclusivement désertique au milieu d'une île.
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