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Critique de ladesiderienne


J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix Passeurs de Mots 2023 auquel participe la médiathèque de ma commune. 5 livres sélectionnés départagés par les lecteurs et une thématique commune, cette année la nature. C'est pour moi, l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs et d'explorer des genres dont je ne suis pas coutumière, comme ici l'anticipation avec Laurine Roux.

Les oracles avaient raison, l'anéantissement de notre civilisation est venu d'un virus transmis par les oiseaux, mais cela reste à l'état de sous-entendu, la catastrophe n'étant pas décrite. Une famille a pourtant survécu, trouvant refuge dans un coin isolé au pied de la montagne. Gemma, la jeune narratrice, née dans le "sanctuaire" ignore tout du monde d'avant. Connaissant la zone comme sa poche, elle est devenue une chasseuse à l'arc hors pair. En dehors de nourrir la famille, sa mission est de tuer et de brûler tout oiseau, vecteur de mort, qui approcherait. Sa soeur aînée, June, ainsi que leur mère gardent en tête les souvenirs de leur ancienne vie. C'est pourtant de Gemma, après sa rencontre fortuite avec un vieil homme, dresseur d'un aigle, que viendront les premiers questionnements.

Dès le début, la violence de certaines scènes m'a prise à la gorge : chasse et dépeçage du gibier, entraînement physique des filles, autorité brutale du père. Malgré sa douceur et le sentiment de réconfort qu'elle tente d'apporter, on devine bien que la mère ne fait pas le poids. L'avenir confirmera cette intuition. Paralysée par cette tension, je n'ai pas su apprécier la belle plume de l'auteure décrivant la nature environnante comme certains lecteurs. Je l'ai même trouvée un peu forcée, emplie de métaphores abusives : "Je tourne les secondes dans ma bouche, les suçote jusqu'au coeur. Comme des bonbons." A d'autres moments, son style est si elliptique que les situations décrites restent mystérieuses.
Au risque de passer pour la "coincée" de service, je me demande également pourquoi avoir ajouté ces scènes à connotation sexuelle qui n'apportent strictement rien à l'intrigue ? Pourquoi avoir donné au vieux sauvage des tendances pédophiles et le "pétage de câbles" du père page 121 n'était-il pas de trop ?
Un point positif malgré tout : fascinée par le monde des oiseaux, j'ai beaucoup aimé les quelques descriptions de l'aigle salvateur.

Trop de romans ont hélas joué avec l'idée de ce monde post-apocalyptique, celui-ci ne m'a pas vraiment convaincue et je lui accorde un 9/20. Dans un texte aussi court, il est difficile pour un roman débuté sous le signe de l'anticipation de prendre le virage du roman initiatique.

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