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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette histoire, on va découvrir trois personnages, Alice, David et Dominique, avec chacun son parcours et ses expériences. L'auteur les interpellera, il s'adressera à Alice par le vous, à David par le tu et désignera Dominique par le il ou le elle.
A la nuit tombée, un monstre parcours la ville, tuant, pillant et détruisant sans laisser de traces. Un mystérieux restaurant ouvre ses portes dans une ruelle obscure. L'heure d'un dîner-spectacle à nul autre pareil a sonné.
On va suivre chacun des protagonistes dans leur journée, et la façon dont ils vont se préparer, leurs hésitations, leurs décisions jusqu'à l'arrivée de ce fameux dîner.
Là bien des choses se passeront ou pas ?
Au cour de ce dîner, ces trois personnages vont chercher à découvrir qui ils sont vraiment. Pour ce faire, ils affrontent leur monstre intérieur, cette part sauvage qui réside à l'intérieur de chacun de nous.
Ce roman interroge l'identité, ce que nous sommes tous devenus, par le biais de notre environnement, de nos relations aux autres, des obligations sociales. Comment devenir réellement soi-même, voilà la question centrale qui anime Alice, David et Dominique tout au long de ce roman et peut-être chacun d'entre nous. C'est une exploration sublime de l'identité et de la vérité, de l'amour et du bonheur.
Y-a-t-il Un monstre qui sommeille en chacun de nous ? Quelle part d'ombre et de malfaisants se cache sous nos dehors innocents, insipides ou glorieux ?
Ce roman d'atmosphère nous conduit aux confins du sublime et du maléfique.
Merci aux 68 Premières fois et aux Éditions Payot et Rivages de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Il suffit de quelques pages pour tomber dans le piège tendu par Charles Roux et ne plus lâcher ce pavé de 600 pages dont le pitch tient sur 3 lignes en quatrième de couverture : "Lors d'un diner-spectacle dans un restaurant tenu par une sorcière, au coeur d'une ville de béton sur laquelle plane une menace invisible, un homme et une femme se rencontrent". Quelques pages pour se dire que ce primo-romancier a de l'audace, de l'ambition, une grosse envie de captiver et surtout de ne pas le faire comme tout le monde. Quelques pages supplémentaires pour ajouter qu'il tient bien son pari, qu'il assume joliment les risques comme cette alternance de pronoms assignés à chacun des personnages - tu, vous, il - et que franchement, David, Alice et Dominique, on ne va pas les quitter de sitôt, parce qu'ils nous parlent, nous renvoient nos propres images à travers le miroir tendu au-dessus de leurs têtes. Les pages se succèdent, l'intérêt ne faiblit pas, la curiosité est toujours là mais teintée d'une sorte de respect envers celui qui a réussi un joli tour de magie à partir d'ingrédients que tout le monde possède, mais qu'il assaisonne de façon remarquable et captivante.

Il y a d'abord l'atmosphère, cette ville-capitale jamais nommée, la violence qui affleure mais que l'on ne touche jamais vraiment du doigt, tout juste comprend-on qu'un monstre sévit au hasard, tue et accapare la sphère médiatique. On en parle mais on ne le voit pas. Il y a ensuite les protagonistes. David, commercial ambitieux, grande gueule, menteur pathologique, célibataire encore quelques jours avant de rejoindre madame et les enfants en vacances. Alice, professeure d'histoire, désabusée, célibataire à près de quarante ans, seule et coincée, empêchée par une peur de tous les instants, encore remplie des monstres de l'enfance. Et puis Dominique, au prénom épicène, homme ou femme au gré des représentations qu'il se donne à lui-même ou aux convives de son restaurant confidentiel dont on se refile l'adresse sous le manteau et où l'on réserve des mois à l'avance. Ces trois-là vont donc être réunis le temps d'une soirée. Comment ? Pourquoi ? A vous de lire, de toute façon, tout comme le pitch cité plus haut, l'essentiel n'est pas là même si ce rendez-vous fait tout le sel de l'histoire.

Car l'auteur choisit des situations banales pour leur donner une hauteur et un angle de vue tout à fait originaux et ambitieux. Son roman fourmille d'idées géniales, il n'hésite pas à convoquer la magie, la sorcellerie, le merveilleux sans que jamais on n'ait l'impression d'être déconnecté de la réalité. Tout ceci pour explorer la question centrale : qu'est-ce qu'un monstre ? Qui est le monstre tapi en chacun de nous ? Et nous offrir une réflexion profonde autour de la comédie sociale, du mensonge, de la façon dont les êtres s'enfouissent sous des couches de faux-semblants et jouent des rôles qui finissent par les enfermer et les rendre... monstrueux. On admirera au gré des parties, une déclinaison des différentes figures de monstres. On s'interrogera sur nos propres mensonges, sur le visage que l'on offre aux autres selon les moments. On savourera la façon dont l'auteur parvient à maintenir la tension narrative de bout en bout pour nous amener à nous interroger sur ce qui sous-tend nos sociétés bâties sur des mensonges et des individus inféodés, rendus incapables de se révolter. On terminera assez bluffé par cette invitation à faire tomber les masques, à se libérer des carcans invisibles et des peurs qui empêchent d'avancer. On aura envie d'applaudir à la fin, comme après un spectacle magnifiquement conçu, mis en scène et interprété. Et d'en redemander.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Trois vies, celles d'Alice, David et Dominique sont décrites successivement et alternativement par le regard extérieur du narrateur dans un rythme quasi immuable qui nous les présente et nous fait découvrir par petites touches successives leur environnement et leurs aspirations au changement. Alice, la quarantaine enseigne l'histoire à des collégiens par défaut, car elle se sent mieux dans des activités artistiques et en particulier la sculpture. David, marié à Stéphanie et père de deux enfants est un cadre commercial performant et dynamique qui doute sur le sens de sa vie. Dominique, un peu plus âgé habite un corps d'homme mais se sent plus femme et possède un colossal cabinet des curiosités abritant un grand nombre de collections diverses et variées. Ces trois personnages, par la magie d'une mise en scène brillamment orchestrée vont se rencontrer lors d'un dîner très spécial organisé par Dominique. Point d'orgue de la narration, cet épisode mystérieux au cours duquel les monstres intérieurs se révèlent entretient incertitudes et questionnements. La suite et la fin du roman ne sont malheureusement pas à la hauteur de la richesse narrative observée jusque là, dommage !
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Lecture bien étrange que celle-ci...
J'ai été partagée pendant toute ma lecture entre la fascination, la curiosité et la lassitude de toutes ces longueurs pour en arriver au point culminant du récit...

Nous suivons David, Alice et Dominique. le narrateur est extérieur, voit et connaît tout de ses personnages. Il s'adresse à eux de manière très différente : Tu pour David, le businessman assoiffé de réussite, Vous pour Alice, la célibataire proche des 40 ans, professeur d'histoire en collège, qui n'a aucune confiance en elle et est effrayée par tout, et Il/Elle pour Dominique, le personnage excentrique, propriétaire du Restaurant de Mensonges, véritable cabinet de curiosités,dans lequel ils vont tous trois se rencontrer.
L'ambiance est lourde et noire. Nous plongeons au plus profond de la psychologie des personnages, avec pour pour musique de fond la terreur qui se répand dans la ville suite à l'existence d'un monstre nocturne, qui tue des personnes et détruit tout sur son passage...
Roman psychologique donc, car tous ont des choses à révéler, à cacher..
Tout se joue sur la définition du mot "Monstre". A quel moment en devient-on un? Est-ce que les autres nous perçoivent comme tel? Quelle est notre part d'ombre et est-on prêt à vivre avec? Quel mensonge nous racontons-nous pour excuser nos faiblesses?

Le thème est intéressant, la construction du roman est remarquable, la plume excellente, les personnages fouillés, l'ambiance fascinante, mais je m'attendais à un feu d'artifice final, quelque chose qui contrebalance toute cette lenteur... Je n'ai pas eu ce que j'attendais...

Néanmoins (et c'est là que vous me trouverez contradictoire, comme les personnages du roman, au final) je ne regrette absolument pas cette lecture troublante, surprenante et désarmante!

Merci aux 68 premières fois pour cette étrange aventure!
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J'ai tourné un certain temps autour de ce livre (tout de même plus de 600 pages!) avant de me lancer. Sans raison particulières, j'avais le pressentiment qu'il n'allait pas me plaire. Sa couverture toute simple qui avait perdu son bandeau coloré ne m'attirait pas vraiment. Mais on ne fait pas repartir un livre des 68 sans l'avoir ouvert. Heureusement! Je me suis régalé avec ce premier roman énigmatique, inventif, inclassable, magique...
L'univers de Charles Roux est très particulier. Au fil de courts chapitres et de manière très habile, il entrecroise la vie de trois personnages qui ne se connaissent pas. Il s'adresse à Alice en la vouvoyant, c'est une enseignant quarantenaire, falote et mal dans sa peau. Il tutoie David, un cadre commercial du même âge prêt à tout pour réussir. Enfin il utilise le pronom "il" ou "elle" pour les chapitres consacrés à Dominique, l'étrange restaurateur, vieux monsieur où serveuse sexy, qui vit dans un incroyable musée personnel et utilise ses dons de sorcier(e) au profit de ses clients d'un soir. Pendant qu'un ou plusieurs monstres terrorisent la ville les trois personnages se retrouvent pour un dîner hors du commun ou la recherche de vérité est bien le plat principal. Chacun se demandant si ce n'est pas lui le monstre, ce dîner va leur apporter quelques vérités sur eux-même et nous obliger à nous poser des questions.
Une chose est certaine, Charles Roux a de l'imagination. Ce roman inclassable est un peu trop long, comme beaucoup de primo-romanciers, il a voulu y mettre un maximum d'idées. Il y a beaucoup de redites mais elles forment comme une petite musique.
Assurément un auteur à suivre
Sélection 2021 des 68 Premières Fois
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Peu emballée à première vue par la 4ème de couverture et par la couverture elle-même mais ayant reçu ce livre en cadeau, je m'y suis attelée par pure curiosité d'autant qu'il s'agit là d'un primo-roman, souvent gage d'inattendu, de nouveauté, de fraîcheur. Et ce fut le cas, bien au-delà de mes attentes.
Ce roman repose sur trois personnages que l'auteur campe pendant les deux tiers du roman avant de les faire se rencontrer autour d'un repas qui changera le cours de leur destinée et les fera renouer avec leur moi profond. Tout cela sur fond d'une ville, d'une capitale, jamais nommée, tentaculaire, oppressante, où sévit, la nuit, un monstre qui la met à feu et à sang.
On côtoie donc, alternativement, pendant 605 pages :
* Alice, la quarantaine, professeur d'histoire, qui vit seule, a peur du noir, des autres, de la nouveauté; elle ne s'aime pas et voit le monde extérieur comme menaçant; le narrateur omniscient la vouvoie. Elle extériorise sa part sombre en pétrissant la glaise qui donne naissance à des créatures difformes.
* David, la quarantaine, marié, deux enfants, cadre commercial, sûr de lui, séducteur, subit sa vie avec un mariage qui se délite et un travail qui ne l'intéresse plus; il s'échappe de cette triste réalité au moyen de drogues. le narrateur le tutoie.
* Dominique, la soixantaine, un peu sorcier, sachant manipuler les philtres, propriétaire d'un hôtel particulier, transformé en cabinets de curiosité, organise des dîners chez lui, à guichet fermé. le narrateur utilise tantôt "il", tantôt "elle" car Dominique se sent femme dans un corps d'homme; il se travestit sans avoir jamais eu le courage de franchir le pas pour devenir une femme.
Objectivement, ce roman n'aurait jamais dû me plaire à cause d'une absence presque totale de dialogue, des descriptions très longues, de la sorcellerie. Et pourtant.....
Et pourtant, j'ai été bluffée par l'art dont fait preuve l'auteur dans ce premier roman intrigant, fascinant, dérangeant, prenant. La construction est rythmée par des paragraphes très courts, nous faisant côtoyer, à tour de rôle, chacun des 3 protagonistes, dans des actions miroir; on suit chacun d'eux la nuit, dans son travail, dans ses interactions avec les autres... Peu à peu, s'installe une tension amplifiée par la menace qui plane sur la ville et qui nous saisit nous aussi.
Qui sont ces monstres, qui ont donné le titre au roman? Nous, les autres. le thème central de ce roman, c'est l'identité, ce que la société, notre environnement fait de nous, empêtrés que nous sommes dans nos peurs, nos mensonges. Ce roman propose, métaphoriquement, de se mettre à table, de partir à la recherche de son véritable moi, de "libérer les chaînes mentales qui nous immobilisent" et ainsi d'assumer sa propre part d'ombre.
Un bémol, cependant avec des longueurs, des redites comme les quelques
200 pages consacrées au dîner, les changements de tenue de Dominique, qui alourdissent le propos et émoussent l'intérêt.
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Trois personnages, trois narrations. David commercial marié deux enfants, tu t'es hissé seul à ce niveau, sûr de toi! Toujours. Tout l'inverse de vous Alice, professeur de français un peu par défaut, presque vielle fille, vous passez désormais vos soirées seule. Quant à Domique, il, parfois elle, espère révéler la vraie nature de chacun à défaut de la sienne. Trois personnages et les premières pages  servent à faire les présentations et poser le décor, l'ambiance! le décor est  celui de cette capitale non nommée dont les faits divers sont hantés par un monstre...  J'avoue mettre demandée où j'allais au début de cette lecture, perturbée par les changements de ton, m'interrogeant sur le lien avec le monstre qui habite cette ville et fait le bonheur des journalistes, flirtant parfois avec le fantastique. 

Puis la rencontre, ce diner spectacle où tout ne se passe pas comme prévu pour le restaurateur mais qui va se révéler prommetteur pour sa dernière. Derrière les faux semblants, les mensonges, Dominique espère libérer ses invités de tout ce mal et révéler peut-être le monstre tapi en eux! A travers ces trois personnages et les monstres qui hantent la capitale, l'auteur analyse finement notre société, cette course à la réussite, le couple et la routine, les rencontres virtuelles mais surtout la quête de soi! Ce roman est un ovni, une curiosité, mystèrieux avec une plume envoutante. Un roman pour autant exigeant, il m'a demandé de la concentration, de la volonté car le début m'a un peu désarsonné et je suis vraiment ravie davoir persévéré! 

Un premier roman  réussi, singulier, surprenant et habilement mené. Un brin fantastique, ce livre est tout comme ce diner, un spectacle! 600 pages où la tension est latente, livre sur une rencontre fine analyse de notre société. 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Dans ce roman vous faites la connaissance d'Alice, Dominique et David. Ils semblent être les trois seules âmes vivantes d'un monde en apparence hostile. Toutefois cette noirceur est davantage ancrée dans leur vie personnelle : solitude, doutes, fragilités. Au terme d'un long cheminement, ils se retrouveront au restaurant pour un dîner révélateur.

✍️Du roman de Charles Roux, j'ai aimé l' angle pris pour nous dévoiler l'histoire de ses personnages : l'auteur octroie à chacun d'eux un "tu", un "vous", un "il" qui nous donne un repère. L'apparition des protagonistes dans le récit, par alternance à chaque chapitre, permet de maintenir un suspens sur la tournure que prend l'histoire.
Une aura mystérieuse plane et l'évolution lente de chacun d'eux permet d'opérer finement les transformations.
J'ai été tenue par l'amorce des changements qui se réaliseront pleinement au cours de ce dîner étrangement fantastique, dans un restaurant hors norme.
J'ai été très émue par tous les passages liés à l'intime d'Alice dévoilés lors du repas et celui de Dominique à la toute fin.
Une très belle lecture. Un univers particulier et une forme de noirceur que j'ai aimés.
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Ecrire un roman de 600 pages à propos d'un dîner-spectacle est une sacrée gageure . Cela n'a pas empêché Charles Roux de relever le défi , et avec brio .
Car le lecteur que je suis a été embarqué dès les premières pages , un peu comme l'une de ses créatures de papier , devenue accro à moultes drogues . Il m'a fallu aller jusqu'au bout , parce que je voulais savoir comment évoluaient les personnages que l'auteur avait créés .
Dès le début , on devine aisément que l'on a affaire à un bon roman , Charles Roux a une belle plume , son écriture est fluide , tout s'enchaîne naturellement sans accroc .
Alice est professeur d'histoire , c'est une vieille fille avec tout ce que cela implique : une vie sociale réduite au minimum , peu de sorties , quasi pas de vacances (on ne roule pas sur l'or dans l'Education Nationale ) , pratiquement zéro conquête . VDM.com !
Alice a néanmoins une activité créatrice , elle s'est lancée dans la sculpture , elle a réussi à modeler une petite figurine , une sorte de golem , qui semble s'animer par moments , à tel point que son regard s'illumine . Est-elle victime d'hallucinations ? Pas du tout , sa créature a une âme , comme le golem du ghetto de Prague .
A l'opposé , David , un personnage de vainqueur , un commercial conquérant , une figure de proue pour l'entreprise , à l'aise dans sa prise de parole devant ses pairs et son directeur . Un dragueur impénitent avec son lot de conquêtes sans lendemain . Un père de famille avec deux ados . Mais derrière cette façade , tout a tendance à s'écrouler , sa vie de couple est au bout du rouleau , ses relations avec ses enfants et son épouse sont réduites au strict minimum . Sa vie nocturne avec sa consommation d'alcool , de coke et autres substances a tendance à créer une certaine décrépitude physique , son enveloppe corporelle est celle d'un homme de quarante ans . Mais la lassitude n'est pas que physique , l'argent facilement gagné ne rend pas forcément les gens heureux , il lui faut repartir de zéro .
Enfin le troisième larron , Dominique . Il est l'homme qui organise des dîners un peu particuliers , car ils sont uniques et réservés à une poignée de personnes triées sur le volet . Son restaurant est un théâtre , où Dominique est tour à tour la serveuse habillée en Marilyn Monroe , puis le maître d'oeuvre , le restaurateur , qui vient de temps à autre s'enquérir de la bonne humeur et des desiderata des convives . Autant dire que le maître de cérémonie serait plus à l'aise en robe et hauts talons qu'en costume avec une allure virile . Mais il n'ose pas franchir le pas , il va lui falloir un élément déclencheur pour devenir celle qu'il veut être .
A priori , ces personnages n'avaient qu'une chance minime de se rencontrer , et pourtant ...
Par le biais d'un site de rencontres , Alice et David vont être ce couple hautement improbable qui va se retrouver en tête-à-tête dans cet endroit étrange où a lieu le dîner . Et ils vont se dévoiler comme jamais .
Dans le même temps , un monstre rode sur la ville , semant la peur et la panique . On se demande tout au long du roman ce qu'est l'image de ce monstre , mais l'auteur ne nous le dit pas , c'est à nous de trouver la réponse .
Peut-être qu'en éliminant le mensonge et les faux-semblants , nous risquons de devenir des monstres . C'est ce que dit Charles Roux : "pour être libres , le seul moyen consistera à se distinguer des autres , à être si différents qu'ils en deviendront des monstres" .
Pour un premier roman , c'est un coup de maître . Et un véritable coup de coeur .
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Un premier roman très convaincant qui paraît en cette rentrée de janvier. Une ambiance inquiétante et mystérieuse, des personnages ambivalents et un décor urbain envahi par une violence sourde. Ce sont les composantes principales de ce roman à 3 voix où se dissimulent toutes sortes de monstres.
En effet, le récit alterne 3 points de vue, 3 pronoms (tu/ vous/il), 3 solitudes qui vont finir par se croiser. Charles Roux nous tient ainsi en haleine, dans l'attente de la rencontre entre Alice, David et Dominique au "restaurant de mensonges".
Alors qu'un individu mystérieux, surnommé "le monstre invisible" par les médias, fait régner la terreur dans les rues d'une métropole inconnue (c'est Paris évidemment), ils vont tous trois affronter leur bête intérieure, leur identité cachée, celle qu'ils ont enfouie sous les codes sociaux, les exigences économiques ou le genre qu'il leur ait échu à la naissance. Et qui ne demande qu'à sortir.
Le récit de Charles Roux se nourrit de tout le bestiaire monstrueux populaire, du wendigo au yeti, en passant par le golem ou la sorcière, pour nous dire la difficulté d'être soi, la nécessité, vitale parfois, d'accepter notre différence quand bien même elle heurte les conventions, les critères d'une normalité socialement acceptable.
Si la multiplication des points de vue pour une même scène donne lieu parfois à quelques répétitions, j'ai beaucoup aimé l'émergence d'éléments fantastiques au coeur du récit qui constitue la vraie réussite à mes yeux de ce roman singulier.
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